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Ces chercheurs brestois étudient vos messages de soutien aux fenêtres

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Qu'est-ce qui pousse certains Français à afficher un mot d'encouragement au personnel soignant, au facteur ou aux éboueurs chez eux depuis le début du confinement ? C'est ce que tentent de comprendre trois chercheurs de l'UBO à Brest dans une nouvelle étude.

Les messages de soutien se sont multipliés pendant le confinement Les messages de soutien se sont multipliés pendant le confinement
Les messages de soutien se sont multipliés pendant le confinement © Radio France - Corinne FUGLER

Un "merci" à la fenêtre, une banderole sur le balcon, un dessin pour les éboueurs collé sur la poubelle... Depuis le début du confinement, ces petits gestes se sont multipliés à l'égard des travailleurs toujours sur le front. Pour quelles raisons certains tiennent-ils à marquer ainsi leur solidarité ? C'est pour le savoir que trois chercheurs du Centre de Recherche Bretonne et Celtique à l'université de Brest (UBO) lancent une enquête.

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Un phénomène marginal ? 

Depuis deux semaines, ils recensent le moindre message repéré à une fenêtre ou sur une boite aux lettres. "On a arpenté tout Brest pendant trois jours, essentiellement à pied, grâce à une autorisation spéciale, explique Laurent Le Gall, professeur d'histoire contemporaine. On en a _pour l'heure noté une centaine__, en prenant chaque fois une photo et l'adresse"_. 

Acclamer à la fenêtre peut paraître évident, mais écrire un mot ou un dessin, ce n'est pas anodin.

Le chercheur avait déjà participé à une étude similaire sur le drapeau français aux fenêtres suite aux attentats de novembre 2015. "Aujourd'hui, le phénomène est plus marginal chez nous avec les messages de soutien, indique-t-il. Il faudrait _voir ce qu'il en est à Paris et dans le Grand Est__, où la mortalité du Covid est plus élevée"_.

Au-delà des marques de soutien, des messages d'optimisme
Au-delà des marques de soutien, des messages d'optimisme - Laurent Le Gall

Question de solidarité et communauté

"On veut comprendre ce que signifient ces messages de soutien aux soignants, aux facteurs, à ceux qui ont fait que la situation était vivable, explique Laurent Le Gall. Parfois, ce sont des messages juste pour dire qu'on est vivant quelque part. Il y a une _sorte de proclamation d'une appartenance à la collectivité__, une réassurance sur l'idée qu'elle existe car il y a des services publics"_.

L'idée, c'est de comprendre pourquoi on le fait, sachant qu'il n'y a pas d'injonction.

Les chercheurs vont à partir du 11 mai contacter les brestois chez qui ils ont recensé ces messages pour commencer une vague d'entretiens ethnographiques : "on fera _des entretiens d'environ une heure__, sans doute par Skype ou téléphone au vu des circonstances, à partir d'un questionnaire très fouillé sur leurs motivations"_. Ils appellent aussi les brestois à leur envoyer des photos et la localisation de ces messages de soutien qu'ils pourraient avoir accroché chez eux ou qu'ils voient sur leur chemin (il vous suffit de l'envoyer à l'adresse llg1848@wanadoo.fr), afin d'enrichir l'étude.

Qu'en sera-t-il après le 11 mai ? "La plupart de ces petits mots et banderoles vont sans doute disparaître au fur et à mesure, lance Laurent Le Gall. Ça nous intéresse aussi : _qu'est-ce qu'on fait de ces marques là ?__"_.

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