Vendeuvre-du-Poitou : des tags menaçants et injurieux sur les murs de la mairie, de l'école et chez le maire

À Vendeuvre-du-Poitou, dans la commune fusionnée de Saint-Martin-la-Pallu dans la Vienne (commune fusionnée comprenant Vendeuvre-du-Poitou), des tags injurieux et menaçants ont été écrits dans la nuit du jeudi 4 à vendredi 5 avril sur les murs de la mairie, de l'école, de la maison du maire et sur la voiture de ce dernier.

C'est la troisième fois en un an que la commune est vandalisée, mais cette fois l'ampleur et l'étendue des tags sont inédites, selon les gendarmes de Poitiers en charge de l'enquête.

"Cette montée de la violence dans le pays est inquiétante"

Le maire, Henri Renaudot, se dit très peiné par ce nouvel acte de vandalisme : "Il y a évidemment un sentiment de grande injustice parce que ça fait 29 ans que je suis élu, depuis 1995. Mais ce qui me peine beaucoup plus, et ce qui est inquiétant, c'est cette montée de violence dans notre pays, cette réaction de radicalisation, ce non-respect de la démocratie".

"Le deuxième point qui me peine beaucoup dans cette affaire, indépendamment de ces attaques odieuses qui sont dignes d'un cul-de-basse-fosse, c'est qu'on ait osé écrire des horreurs sur les murs d'une école avec des enfants qui viennent tous les jours, qui sont petits, qui sont sur l'apprentissage de la vie et qu'on essaye d'accompagner au mieux dans le cadre d'un enseignement de qualité. Voilà, ça, ça me fait beaucoup de peine par rapport aux enfants."

"La haine est un poison"

Henri Renaudot conclut : "La haine est un poison et elle ne fait plus partie de ma vie depuis fort longtemps. Donc je n'ai pas de haine, même pour des choses pareilles".

Le maire a porté plainte contre X ce vendredi après-midi. Des bâches ont été disposées sur les tags pour les cacher en attendant que les agents puissent les nettoyer.

Les peines vont jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende

La compagnie de gendarmes de Poitiers précise que la préfecture de la Vienne a été mise au courant des faits vu le contexte d'augmentation des agressions envers les élus. Elles ont augmenté de 15% en 2023 par rapport à 2022 et dans six cas sur dix, les élus concernés sont des maires.

Le parquet de Poitiers indique de son côté avoir ouvert "une procédure en flagrance pour des faits de dégradations graves de bien d'utilité publique, de dégradations de biens d'une personne dépositaire de l'autorité publique, de menaces de mort matérialisée par écrit et d'outrages." La peine maximale encourue pour certaines de ses infractions est de 5 ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.

Personne n'a été interpellé à ce stade.