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"On va droit dans le mur" : la peur de l'avenir grandissante des militants pour le climat bisontins

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Une centaine de personnes a manifesté samedi 6 novembre à Besançon pour alerter sur le réchauffement climatique et dénoncer l'inaction des chefs d'Etat réunis à la COP 26 de Glasgow.

Des manifestants pour le climat à Besançon samedi 6 novembre 2021. Des manifestants pour le climat à Besançon samedi 6 novembre 2021.
Des manifestants pour le climat à Besançon samedi 6 novembre 2021. © Radio France - Adrien Serrière

Sur les pancartes de la centaine de manifestants réunis dans le centre de Besançon samedi 6 novembre, on peut lire à la fois l'inquiétude grandissante de ces défenseurs de l'environnement et leur scepticisme concernant les décisions qui pourraient être prises à la COP 26 qui se poursuit à Glasgow. "COP26, c'est pas sérieux", a par exemple écrit Estelle, une manifestante, sur un morceau de carton. "J'ai mal à ma Terre", indique encore une autre pancarte. 

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Sentiment d'impuissance

"On va droit dans le mur", s'inquiète Aurore. Pour cette mère de famille, "quelque-chose de dramatique est en train de se produire". Selon le dernier rapport des experts climat de l'ONU, le réchauffement climatique devrait, en effet, atteindre le seuil de +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle autour de 2030. Soit dix années plus tôt que prévues. Parmi les manifestants bisontins, beaucoup se demandent ce qu'ils peuvent faire, à leur échelle, pour contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. "On fait comme on peut : on prend des bouts de carton et des feutres et on se rassemble", indique Aurore. 

En amont de la COP26, plusieurs pays ont déjà fait la promesse d'atteindre la neutralité carbone en 2050. Des paroles en lesquelles ne croient pas nombre de militants pour le climat. "Je n'ai pas 26 ans, des COP, il y en avait déjà avant ma naissance, à quoi ont-elles servies ?", s'interroge Alex, un jeune manifestant. 

Eco-anxiété grandissante

Face à la menace de plus en plus pressante du réchauffement climatique, les espoirs des défenseurs du climat s'amenuisent, année après année. 

Je suis plutôt d'un naturel optimiste mais là, c'est la première fois que je sens que mon optimisme s'effrite. 

Mireille, venue manifester avec sa fille, indique qu'elle a  "bien du mal à croire que les réponses vont être à la hauteur des enjeux."

Cette angoisse de plus en plus forte concernant le futur, la fille de Mireille, Estelle, enseignante, la ressent elle aussi. "J'aime mon métier, je suis joyeuse, j'ai des amis mais il y a cette ombre énorme  qui plane au-dessus et qui parfois jette un trouble profond, cette peur de l'avenir, peur pour nos proches, nos enfants et pour la vie, comme une espèce de grande peine pour le monde", décrit-elle. Eco-anxieuse ? "Oui, c'est un mot qui est apparu dans le vocabulaire et qui me semble tout à fait correspondre à mon état", répond Estelle. 

Les jeunes particulièrement touchés

Si le phénomène d'éco-anxiété touche toutes les tranches d'âge, c'est avant tout chez les jeunes qu'il est le plus recensé. Les trois quarts des 16-25 français trouvent ainsi le futur "effrayant", selon une étude de la revue "The Lancet", parue en septembre 2021. "Quand on est jeune et qu'on a conscience des dangers et risques que nous réserve l'avenir, c'est la posture normale de s'inquiéter", analyse Alex, le jeune manifestant à qui il arrive "de faire des périodes d'éco-anxiété". 

"L'éco-anxiété fait écho à des angoisses de mort, de savoir ce qu'on va devenir, des angoisses souvent relayées par les médias en ce moment", analyse la psychologue Marie Demahis, installée à Besançon. Elle observe elle-même cette anxiété chez certains de ses jeunes patients. Ce qui caractérise aussi l'éco-anxiété, selon elle, c'est "cette idée de manque de contrôle". "C'est ce qui fait que ça peut toucher tout le monde à un moment dans des phases de vie", précise la psychologue. 

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