Un hectare de vignes saccagées à Belesta

Le viticulteur du clot de l'Oum, domaine bio en Fenouillèdes, est encore très choqué par la découverte qu'il a faite vendredi. En allant se promener avec sa fille, il passe devant une de ses parcelles et voit que quasiment tous les pieds ont été coupés.  Une trentaine de lignes ont été saccagées, une centaine de pieds de Syrah de 30 ans d'âge.

ⓘ Publicité

"C'est une vigne qui est vraiment magnifique, regrette Eric Monnet, à la tête du clot de l'Oum, en production bio. Il est encore choqué de voir ses pieds de vignes "décapités". "C'est la vigne qui nous a donné envie de travailler ici, d'investir ici et de créer tout ça".

Il acheté ses premières vignes en 1995, avant la création du domaine en 2001. Et cette vigne saccagée, "on y est attaché, précise le vigneron, les enfants ont joué ici, il y a un petit casot au milieu, donc s'en prendre à la vigne, ça dépasse l'entendement".

Une vigne utilisée pour les vins haut de gamme

"Notre seule espérance, s'il y a des départs accidentels de bourgeons sur le tronc, qui ne seront pas fructifères avant un ou deux ans, c'est peut-être de récupérer la vigne à partir de ça, mais cette option reste aléatoire. Moi personnellement, je vois la majorité de ces ceps mourir. Ce qu'on peut faire, envisage Eric Monnet, c'est replanter tout ça. C'est un gros boulot et un gros investissement et pour nous la perte sur le futur  est énorme".

Ce qui a été coupé représente 10% de la production du clot de l'Oum. "Mais la perte qualitative est encore plus énorme, d'après le viticulteur, c'est une vigne que l'on utilise pour tous nos vins haut de gamme, donc c'est une vigne qui a plus d'importance que la perte de surface".

"Il y a des gens qui ont envie de nous faire du mal"

D'après Eric Monnet, le vigneron du clot de l'Oum, ce saccage ne peut pas être l’œuvre d'un amateur : "Je ne dirais pas que ce sont des vignerons qui ont fait ça, affirme Eric Monnet, parce que je ne connais pas de vrais vignerons qui sont capables de faire ça. Je pense que ce sont des gens qui sont techniciens, soit ils travaillent dans la vigne, soit ils savent tailler, d'une manière ou d'une autre, ils ont le matériel pour ça, parce qu'il fallait du matériel assez robuste pour le faire.

Un type seul ici, j'estime qu'il en aurait eu pour 4h de travail parce qu'il y a une trentaine de rangées assez longues et chaque pied a été systématiquement coupé. J'imagine qu'ils étaient plusieurs. On imagine un gars seul faire ça pendant 4h, suer, c'est un travail physique, c'est dur, venir faire ça, juste pour faire mal !" Le viticulteur n'en revient toujours pas.

Mais comment faire pour éviter que ça ne se reproduise ? Eric Monnet se sent vulnérable : "Je ne peux pas venir dormir dans les vignes ! On a des vignes isolées parce qu'on est en bio et pour ne pas être contaminé par des gens en conventionnel. Je n'ai pas les moyens de contrôler. On pourrait imaginer des caméras, mais j'espère simplement que les gens qui ont fait ça ne vont pas s'acharner parce que si il y a des malades pareil qui sont en liberté et qu'ils sont capables de faire ça juste pour faire mal, c'est quand même préoccupant et ça fait peur".

"C'est comme les terroristes"

"Le but c'est de nous faire peur, pense le viticulteur, évidemment il n'y a pas mort d'hommes, loin de là, mais le but c'est de vous faire peur, pas de prendre votre bien, c'est de vous faire mal, donc effectivement, on se sent agressé par quelque chose comme ça. Là y a même pas l’appât du gain, y a que la volonté de faire mal".

Eric Monnet envisage de déposer plainte dans les prochains jours.