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Un ancien magnétiseur de l'Hérault condamné pour de multiples agressions sexuelles sur onze femmes

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L'ancien magnétiseur de Nissan-lez-Enserune (Hérault) a été condamné ce vendredi par le tribunal de Béziers pour de multiples agressions sexuelles commises sur des clientes entre 2017 et 2018. Arrivé libre, il a été immédiatement emprisonné pour purger quatre ans de prison, dont deux avec sursis.

Le sexagénaire qui exerçait à Nissan-lez-Enserune a été condamné pour de multiples agressions sexuelles sur onze femmes. (Image d'illustration) Le sexagénaire qui exerçait à Nissan-lez-Enserune a été condamné pour de multiples agressions sexuelles sur onze femmes. (Image d'illustration)
Le sexagénaire qui exerçait à Nissan-lez-Enserune a été condamné pour de multiples agressions sexuelles sur onze femmes. (Image d'illustration) © Radio France - Marc Bertrand

"Il ne m'a pas soignée, il m'a fragilisée" raconte une des victimes de cet ancien magnétiseur, lors de l'audience ce vendredi 27 octobre au tribunal de Béziers. L'homme de 69 ans est condamné pour de multiples agressions sexuelles sur des femmes venues le consulter pour soulager des maux entre 2017 et 2018 dans sa maison de Nissan-lez-Enserune. Une peine lourde : quatre ans de prison avec mandat de dépôt, dont deux ans de sursis probatoire.

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"Des victimes idéales"

Cet homme aux cheveux blancs a la voix qui tremble ou qui s'éteint quand il répond à la présidente, qui a énuméré les onze chefs d'accusation qui pèsent contre lui. Quand elle reprend le dossier, un mode opératoire ressort très rapidement. Une relation de confiance s'établit très vite, car le sexagénaire se montre très empathique. Il reçoit chez lui, dans la maison où il habite avec sa compagne. Elles sont fragiles, stressées par le travail, dans une impasse thérapeutique, ou viennent d'apprendre une maladie chez leur proche.

"Des victimes idéales dans notre jargon judiciaire" pour le procureur. Puis à la deuxième ou la troisième séance, tout bascule : il se met à leur caresser les seins, le pubis, parfois sous les vêtements, voire à les embrasser de force.

Selon les experts psychiatres, cet homme devenu magnétiseur pour arrondir sa petite retraite, se sert de sa position d'autorité, "se donnant tous les pouvoirs au nom du soin". Lui n'arrive pas à expliquer pourquoi il vrille à partir de 2017, autrement que par de la fatigue, le stress, voire même l'envie de faire bien. "Mais vous pensez vraiment avoir soulagé en faisant ça ?", s'étonne la présidente quand elle l'interroge sur cette séance où une femme raconte avoir été masturbée contre son gré. "Non, bien sûr que non, je compatis !" répond le prévenu.

Il ne reconnait pas tous les faits

Il reconnait les faits pour quatre témoignages, dit ne pas se souvenir dans trois cas. Pour quatre autres, il nie en bloc, haussant les épaules, soufflant "non", voire en s'insurgeant. "Pourquoi je lui aurais touché les seins alors qu'elle avait des problèmes d'intestins ?" Puis, il se calme, explique avoir fait un travail sur lui avec une psychologue depuis cinq ans. Cette inconstance, comme celle de ses déclarations au cours de l'instruction, font tiquer les juges, surtout quand il dit à une des victimes présente qu'elle exagère.

Cinq ans avant le procès

Sur les onze femmes, seules deux sont bien là sur le banc des parties civiles. Une troisième s'est fait représenter par son avocat, car revivre ces agressions était au-dessus de ses forces, raconte son conseil. "Sa relation aux hommes est brisée" raconte-t-il, expliquant qu'elle avait hésité à le choisir du fait de son genre, qu'elle avait changé de médecin ou encore de dentiste pour ne plus être auscultée que par des femmes.

Les deux victimes prennent la parole tour à tour, l'une s'agaçant qu'il nie les faits qui la concernent, qu'il assure en garde à vue que c'était thérapeutique de lui mettre une main dans le pantalon. La seconde lit d'une voix ferme quelques mots qu'elle a écrits, elle aimerait arrêter de culpabiliser, d'avoir honte d'avoir subi, d'avoir été trop sidérée pour réagir. "Il ne m'a pas soignée, il m'a fragilisée."

Pourtant, c'est sa force que souligne le procureur, qui consacre la première partie de son réquisitoire aux onze victimes. Il s'excuse de la lenteur de la justice dans ce dossier, qui a mis cinq ans avant de le traiter. Il insiste : "C'est lui qui doit avoir honte, pas vous !" Le tribunal de Béziers a suivi les réquisitions, lourdes, du procureur. L'ancien magnétiseur est reconnu coupable de l'ensemble des faits. Le sursis probatoire s'accompagne d'une obligation de soins, d'une interdiction de contacter les victimes, d'une interdiction d'exercer le métier de magnétiseurs (ou assimilé), assorti de cinq ans d'inéligibilité et d'une inscription au fichier des délinquants sexuels.

Si vous êtes victime de violence sexuelles, vous pouvez gratuitement et anonymement appeler le 3919.

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