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À Toulouse, l'imam Tataï condamné en appel à 4 mois de prison avec sursis pour provocation à la haine raciale

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Relaxé en première instance, l'imam de la Grande Mosquée de Toulouse est condamné en appel à quatre mois de prison avec sursis. La décision a été rendue ce mercredi après-midi.

La cour d'appel de Toulouse. La cour d'appel de Toulouse.
La cour d'appel de Toulouse. © Radio France - Bénédicte Dupont

Il était poursuivi pour un prêche antisémite inspiré d'un hadith (parole du prophète Mahomet), appelant les Musulmans à tuer des juifs. L'imam de la Grande Mosquée de Toulouse, Mohamed Tataï, a été condamné en appel mercredi après-midi à quatre mois de prison avec sursis pour provocation à la haine raciale. La vidéo de ce prêche, prononcé en décembre 2017 devant plus de 3.000 personnes, avait été diffusée sur les réseaux sociaux. 

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En première instance, le 14 septembre 2021, l'imam de la Grande Mosquée de Toulouse à Empalot avait été relaxé. Le tribunal avait alors estimé qu'il y avait eu une imprudence de la part de l'imam, mais pas de provocation. Maître Jacques Samuel est avocat au barreau de Toulouse. Il représente l'association Ben Gourion, une des associations partie civile. Il est soulagé : "Nous avions eu le sentiment, en première instance, que le tribunal correctionnel n'avait pas saisi la duplicité que contenaient ces propos. La cour d'appel de Toulouse n'a pas sanctionné l'islam. Elle a sanctionné la dérive d'un propos qui part d'un hadith qui est très sujet à interprétation, qui est extrêmement explosif. [...] Ce discours, ce prêche en l'occurrence de décembre 2017, était truffé de références guerrières et aucune explication, aucun tempérament n'avait été apporté par l'imam dans son prêche."

Pourvoi en cassation et condamnation suspendue

Mohamed Tataï a décidé de se pourvoir en cassation. Son avocat Maître Jean Iglésis s'en est expliqué à la sortie de l'audience : "Mon client considère, comme il le dit depuis l'origine, qu'il n'a commis aucun acte répréhensible et que les propos qu'il a tenus procèdent essentiellement de la lecture d'un texte qui fait partie du corpus de l'islam. Et que donc, incriminer cette lecture peut poser un problème majeur pour l'ensemble des religions. C'est un véritable sujet de société. C'est un peu la porte ouverte à une police de la religion. Depuis des dizaines, voire des centaines d'années, un certain nombre de personnes se battent pour qu'elle n'existe pas."

Plus de 20.000 euros de dommages et intérêts

En appel, l'imam de la Grande Mosquée de Toulouse est également condamné à verser plus de 20.000 euros de dommages et intérêts à plusieurs associations. Mohamed Tataï n'était pas présent lors du rendu de la décision de la Cour d'appel ce mercredi car il est "malade" selon son avocat. Mohamed Tataï se pourvoit donc en cassation ce qui suspend sa condamnation. Le délai d'un pourvoi est de 6 à 7 mois minimum selon Me Iglésis.

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