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"Stop à la violence" : un hommage à Fontaine-d'Ouche pour Sullyman, 19 ans, tué à l'arme blanche

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Sullyman, 19 ans, a été tué à l'arme blanche, à Talant (Côte-d'Or) dans la nuit du 14 au 15 mars dernier. La Maison Phare du quartier de Fontaine d'Ouche a décidé de lui rendre hommage ce samedi.

Une centaine d'habitants de Fontaine d'Ouche sont venus rendre hommage à Sullyman ce samedi. Une centaine d'habitants de Fontaine d'Ouche sont venus rendre hommage à Sullyman ce samedi.
Une centaine d'habitants de Fontaine d'Ouche sont venus rendre hommage à Sullyman ce samedi. © Radio France - Phéline Leloir-Duault

Ce samedi à la Maison Phare à Fontaine-d'Ouche, à Dijon (Côte-d'Or), était organisé un hommage à Sullyman, 19 ans, tué par arme blanche il y a plus d'un mois à Talant, lors d'une altercation entre jeunes. Plus d'une centaine de personnes se sont rassemblées lors de cet hommage, en grande majorité des habitants du quartier qui connaissaient le jeune homme.

La mère de Sullyman, Sifia, a pris la parole au début de l'hommage pour transmettre un message de paix. Un message relayée par de nombreuses mères qui se sont exprimées ensuite comme Karima. Cette mère de trois enfants a choisi de quitter Fontaine d'Ouche en septembre dernier, pour éloigner ses enfants de la violence : "J'habitais à Tire Pesseau, je voyais des choses pas possibles depuis mon balcon, donc je me suis dit que je devais sauver mes enfants et j'ai déménagé, ça ne pouvait plus durer", explique-t-elle, très émue. "Avant les jeunes se battaient avec des mots ou avec des poings, mais jamais avec des armes. Aujourd'hui ils se baladent avec des couteaux, ils ont accès à des pistolets et des armes, ça ne devrait pas exister !"

"Ces jeunes de 15, 16, 17 ou 18 ans ont un avenir"

Elle veut absolument que ce drame ne se reproduise plus : "Je dis stop à la violence, stop à l'agressivité ! Ces jeunes de 15, 16, 17 ou 18 ans ont un avenir : faites des études, apprenez des choses, si vous avez un bon travail, vous ne traînerez plus dans la rue. Et surtout, essayez de discuter entre vous, n'attendez pas un drame comme la mort de Sullyman pour réaliser, en voyant la mère ou la grand-mère pleurer. Quand vous voyez des gens se battre, intervenez : il faut raisonner, il faut discuter et il faut être solidaire."

L'hommage a commencé par une minute de silence avant le discours de Sifia, la mère de Sullyman.
L'hommage a commencé par une minute de silence avant le discours de Sifia, la mère de Sullyman. © Radio France - Phéline Leloir-Duault

Mettre en avant "ce qui fonctionne" dans les quartiers

Un message que rejoint Massar N'Diaye, conseiller municipal délégué au quartier de Fontaine d'Ouche et lui-même habitant du quartier. Il a appelé les jeunes à "faire pleurer les mamans de joie et pas de tristesse". Pour lui, la mort de Sullyman ne doit pas rester qu'un symbole mais doit aussi devenir "une leçon de vie" : "Oui la vie est parfois difficile mais on a en chacun de nous les moyens de trouver les ressources nécessaires pour s'en sortir. Les jeunes de quartier sont souvent stigmatisés et pour autant, on a beaucoup de réussite : on a des médecins, des professeurs et des employés qui viennent des quartier ! Donc il faut relever la tête et combattre les discriminations qui se dressent devant eux, les aider à obtenir des formations pour s'en sortir."

Car pour lui, il ne faut pas s'auto-censurer : "On se dit que certains métiers ne sont pas faits pour nous, que certains territoires de la République ne sont pas ouverts aux jeunes de quartier, mais c'est faux. C'est avec ces notions de groupes, de collectifs et de solidarité qu'on pourra permettre à ces jeunes et même à chaque citoyen de pouvoir s'exprimer librement dans notre société." Pour lui, le combat ne se limite pas au quartier : "On fait d'un quartier ce qu'on veut : à Fontaine d'Ouche, on a des réussites qui prouvent qu'on peut s'en sortir. On a des réseaux éducatifs, associatifs, d'entraide qui fonctionnent : on se focalise souvent sur ce qui ne va pas mais j'aimerais qu'on mette en avant ce qui fonctionne !"

Karima, ancienne habitante du quartier et proche de la famille de Sullyman, veut que la violence entre les jeunes cesse.
Karima, ancienne habitante du quartier et proche de la famille de Sullyman, veut que la violence entre les jeunes cesse. © Radio France - Phéline Leloir-Duault

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