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Six ans après les arrestations de Louhossoa, fin de l'instruction judiciaire pour les "artisans de la paix"

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Plus de six ans après cinq arrestations dans une maison de Louhossoa au Pays Basque, l'instruction vient de se terminer. L'enquête criminelle porte sur des faits de "détention d'armes en vue de la préparation d'un attentat". Accusations toujours contestées par la défense qui attend un non-lieu.

En gare de Bayonne, le 21 décembre 2016, comité d'accueil fourni pour le retour de Jean-Noel Etcheverry à Bayonne après les arrestations de Louhossoa En gare de Bayonne, le 21 décembre 2016, comité d'accueil fourni pour le retour de Jean-Noel Etcheverry à Bayonne après les arrestations de Louhossoa
En gare de Bayonne, le 21 décembre 2016, comité d'accueil fourni pour le retour de Jean-Noel Etcheverry à Bayonne après les arrestations de Louhossoa © Maxppp - Chopin Jean Daniel

Il aura fallu beaucoup de temps. Six ans après les faits, l'instruction judiciaire est terminée depuis quelques jours dans l'affaire dite "de Louhossoa", du nom de cette petite commune du Pays Basque. Le 16 décembre 2016, cinq personnes, quatre hommes et une femme, étaient interpellés dans le cadre d'une opération anti-ETA. Des armes et des munitions étaient saisies ce jour-là. Mais les cinq personnes, très connues et impliquées de longue date dans la vie économique et sociale, ont toujours nié avoir l'intention de commettre une action violente. Au contraire, disent-ils, ils participaient au désarmement de l'organisation terroriste, qui d'ailleurs deux ans, plus tard, s'est autodissoute. Le non-lieu est espéré par la défense des cinq personnes dont deux sont depuis décédées.

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Dans l'attente des réquisitions du parquet

L'enquête ouverte pour "détention d'armes en vue de préparer un attentat" est désormais achevée. Le juge d'instruction du pôle anti-terroriste a remis sa copie, et c'est à présent le parquet qui va faire ses réquisitions. Il a un mois pour cela. Le procureur de la République dispose de trois possibilités. D'abord, demander le renvoi des trois personnes devant la cour d'assises spéciale de Paris, en expliquant qu'elles préparaient un attentat. Ensuite, un jugement devant un tribunal correctionnel de faits délictueux et non plus criminels. Enfin, il peut requérir un non-lieu. À savoir qu'il n'y a rien dans le dossier qui permette de les juger. À ce stade de la procédure, on ne connaît pas la conviction du magistrat instructeur sur la suite à donner à cette affaire qui traîne en longueur, au point que deux des cinq suspects sont morts.

Deux des cinq interpellés sont décédés

En effet, le temps aura été fatal à Michel Berhocoirigoin, mort à 69 ans en mai 2021, et à Michel Bergouignan décédé en mai 2017 à l’âge de 70 ans. Les deux militants de la cause basque et responsables dans le secteur agricole, n’auront pas eu le temps de connaître la fin de cette procédure. Les trois personnes restantes, plaident leur participation au désarmement d’ETA, et non pas à la préparation d’une action violente. L’équipe avait été arrêtée dans la maison de la journaliste Béatrice Molle-Haran. Avec elle, son confrère Stéphane Etchegaray, qui filmait la scène, et puis le fondateur du mouvement altermondialiste Bizi, Jean-Noël Etcheverry dit "Txetx". Ils expliquent qu’au moment de l’intervention du RAID, ils étaient en train de démilitariser des armes appartenant au stock d’ETA. Leur arrestation, puis leur rapide libération, avaient mobilisé de nombreux acteurs, y compris politiques, au Pays basque.

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