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Roland-Max Guerstein n'est pas l'enfant sauvé in extremis de la barbarie nazie à Bordeaux en 1944

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L'écrivain Alexandre Révérend pensait que son ancêtre pourrait être encore en vie après avoir été confié à une inconnue pendant la rafle du 10 janvier 1944. Il s'agit d'un autre enfant. Roland-Max est en fait décédé en 1930.

Le couple Julia et Issac Guerstein avant la guerre.
Le couple Julia et Issac Guerstein avant la guerre. - Photo : collection Alexandre Révérand

Le mystère de la famille Guerstein en partie résolu à Bègles. Après l'inauguration d'une rue de Bègles en l'honneur de la famille juive Guerstein, déportée en janvier 1944 à Auschwitz. Isaac et Julia avaient deux garçons : Serge (déporté et assassiné) et Roland-Max. Ce dernier n'apparaissait sur aucun registre et pourrait avoir été sauvé in extremis sur les marches de la synagogue de Bordeaux. Cette histoire est connue dans le département et reconnue historiquement, grâce à plusieurs témoignages et à la participation directe de l'ancien maire de Soustons aujourd'hui décédé Pierre Barrère.

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Alexandre Révérend, membre de la famille Guerstein (Julia était la sœur de son grand-père) et qui habite en région parisienne, avait lancé un appel pour retrouver Roland-Max, en septembre dernier à l'occasion de l'inauguration de la rue Guerstein à Bègles. Il espérait pouvoir retrouver Roland-Max qui aurait été aujourd'hui âgé de plus de 70 ans.

L'histoire d'un quiproquo

La confusion à l'origine vient de la confession de sa grand-mère, très marquée par la disparition du couple et de Roland-Max. Sauf que ces deux tragédies se sont produites à deux moments différents, avec 14 années d'écart. Si la première est bien liée à la barbarie nazie, la deuxième s'est jouée en 1930. Roland-Max meurt à l'âge de 3 mois. Sa tombe a été retrouvée récemment par Alexandre Révérend au cimetière juif de Bordeaux.

La tombe de Roland-Max retrouvée à Bordeaux par Antoine Révérend
La tombe de Roland-Max retrouvée à Bordeaux par Antoine Révérend - DR

Ma grand-mère mélangeait à la fois la disparition de ce bébé et la disparition du couple (...) Dans la mesure où il n'y avait aucune trace de Roland-Max dans les convois, j'ai échafaudé l'hypothèse que cela aurait pu être lui le bébé sauvé.

— Alexandre Révérend

Si ce bébé n'est pas Roland-Max, et qu'une partie de ce mystère est résolu, cela ne répond pas à la question de fond : qui est ce bébé sauvé de la mort à la sortie de la synagogue dans le froid de janvier 1944. S'il est encore en vie, il y a peu de chances de le retrouver. A l'époque, ce genre d'histoire ne s'ébruitait pas dans les familles et les enfants recueillis changeaient systématiquement de nom. 

La vérité arrive toujours à sortir, un peu comme de l'eau dans le mur, même si elle ne sortira sans doute pas par moi. Il est possible que ce qui a été remué permette à quelqu’un de faire "tilt" sur les conditions étranges de son adoption par exemple. Cet homme pourrait être toujours en vie quelque part, c'est la belle chose de cette histoire.

— Alexandre Révérend

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