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"Il m'a palpé les seins sans me prévenir" : l'ex médecin de la police jugé à Metz, 2 ans avec sursis requis

Deux ans de prison avec sursis ont été requis ce mardi à Metz à l'encontre de l'ancien médecin de la police du Grand Est poursuivi pour agressions sexuelles sur des policiers et policières de la région pendant des visites médicales professionnelles. Le jugement sera rendu le 23 novembre.

La salle d'audience du tribunal correctionnel de Metz La salle d'audience du tribunal correctionnel de Metz
La salle d'audience du tribunal correctionnel de Metz © Radio France - Cécile Soulé

A Metz, ce mardi, il y a eu plus de parties civiles déclarées qu'annoncées au départ. 17 victimes - 3 policiers et 14 policières - se sont fait connaitre à l'audience, certaines tout récemment. Devant le tribunal correctionnel de Metz, tous dénoncent la même chose : des palpations sans consentement des seins ou des parties génitales pendant des visites médicales professionnelles entre 2016 et 2018, à Metz, Reims, Strasbourg et Mulhouse. C'est son 3e procès après une condamnation à un an de prison avec sursis pour des faits similaires à Reims en 1er instance et en appel en 2019 et 2020. A l'issue d'une très longue audience de plus de 8 heures, la représentante du parquet, Alice Jaffro a requis deux ans de prison avec sursis. Le jugement est mis en délibéré au 23 novembre. 

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J'ai fait toute la visite sein nu, il m'a palpé la poitrine avec insistance, sans me prévenir, j'étais très gênée

Mais l'ex Dr Frey ne se démonte quasiment jamais malgré le déferlement de témoignages. Bras croisés, costume sombre et cheveux gris coupés courts, l'ancien médecin chef de la police dans le Grand Est, âgé aujourd'hui de 65 ans, explique d'une voix calme : "C'était pour dépister d'éventuels cancers", c'étaient des palpations normales", ajoute l'un de ses avocats Me Roger Ribault, qui demande sa relaxe. 

La plupart des victimes, de jeunes policières fraichement diplômées qui l'ont rencontré pour leur visite d'aptitude, dénoncent de leur côté des gestes très inappropriés. "J'ai fait toute la visite sein nu, il m'a palpé la poitrine avec insistance, sans me prévenir, j'étais très gênée", témoigne une jeune femme de 21 ans à l'époque. 

C'était le médecin de l'administration, il avait tous les droits, si j'avais refusé de me dénuder, il m'aurait peut-être déclarée inapte

Une autre victime dénonce un rapport de force inégal : "C'était le médecin de l'administration, il avait tous les droits, si j'avais refusé de me dénuder, il m'aurait peut-être déclarée inapte". 3 hommes aussi ont porté plainte pour des attouchements sur leurs testicules. "Tous les témoignages se ressemblent et accablent le prévenu dans ses pratiques où le consentement n'était pas demandé", avance l'avocat de quatre des parties civiles, Me Sébastien Greuzat. 

Les autres médecins se désolidarisent de ses pratiques

"Vous l'avez fait sans crier gare", ajoute la présidente du tribunal, Marie-José Miceli. Devant ses questions insistantes, l'ancien médecin finit par lâcher : "J'ai peut-être parfois oublié de demander". Questionnés pendant l'enquête, les médecins de la police dans d'autres régions se désolidarisent complètement de ses pratiques, jugées contraires à la déontologie médicale. 

12 autres plaintes classées sans suite par prescription

L'ex Dr Frey, radié de l'ordre des médecins après ses condamnations à Reims, a suivi médicalement pendant 20 ans tous les policiers des régions Lorraine, Alsace et Champagne Ardennes. En plus des 17 victimes de Metz et des 8 victimes reconnues à Reims, 12 autres plaintes ont été classées sans suite car les faits étaient prescrits. 

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