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Rennes : trois semaines d'opération "place nette" dans le quartier du Blosne

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Une opération dite "place nette" a été lancée dans le quartier du Blosne à Rennes (Ille-et-Vilaine). Elle fait suite à la fusillade à l'arme automatique sur fond de trafic de drogue survenue dans la nuit du 9 au 10 mars place du Banat. Elle va durer trois semaines, annonce le préfet Philippe Gustin.

Une forte présence policière autour de la place du Banat, dans le quartier du Blosne à Rennes, depuis la fusillade Une forte présence policière autour de la place du Banat, dans le quartier du Blosne à Rennes, depuis la fusillade
Une forte présence policière autour de la place du Banat, dans le quartier du Blosne à Rennes, depuis la fusillade © Radio France - Julien Prouvoyeur

La nuit du 9 au 10 mars 2024 n'est pas près de s'effacer dans les mémoires des habitants du quartier du Blosne à Rennes, gangréné par le trafic de stupéfiants. Une fusillade à l'arme automatique a opposé deux bandes rivales sur la place du Banat. Elle a duré plus d'une heure et terrorisé les riverains. Lors d'une conférence de presse ce mercredi 17 avril, le préfet d'Ille-et-Vilaine Philippe Gustin a annoncé qu'une opération "place nette" avait été lancée vendredi 12 avril et qu'elle allait durer pendant trois semaines. Précédemment, entre le 10 mars et le 11 avril, d'importants contrôles ont été menés par les forces de l'ordre.

Déploiement massif de forces de l'ordre

Policiers, gendarmes mobiles et CRS sont très présents sur le quartier depuis la fusillade. Quelque 584 représentants de l'ordre sont mobilisés jour et nuit. Près de 4.000 personnes ont été contrôlées la nuit entre le 10 mars et le 11 avril. Il y a eu 41 interpellations. Près de 14.000 euros ont été saisis ainsi que 17,6 kilos de résine de cannabis et 1,4 kilo d'héroïne. "Il faut redonner de la tranquillité et de la sérénité pour que l'ensemble des acteurs locaux, notamment les bailleurs mais aussi les propriétaires privés, puissent reconquérir leur territoire", affirme le préfet d'Ille-et-Vilaine. À cela se rajoute un nettoyage de printemps organisé avec Rennes métropole et qui a permis d'évacuer 10 tonnes d'encombrants. "C'est aussi et surtout des encombrants que les trafiquants utilisent pour entraver l'action des forces de sécurité sur le territoire", rappelle Philippe Gustin.

De la drogue recherchée dans des écoles

L'opération "place nette" est donc la continuité des actions de sécurité menées depuis plus d'un mois et a permis l'interpellation de 16 personnes. Trois groupes scolaires ont été contrôlés par des policiers aidés de chiens pour tenter de retrouver des caches de drogue. "On voulait démonter une rumeur car les gens du quartier comme les enseignants ont peur et donc l'objectif était de s'assurer qu'il n'y avait pas de drogue dissimulée dans ces établissements scolaires et il n'y en avait pas", assure le représentant de l'État. Cinq commerces ont été aussi contrôlés et 23 kilos de tabac de contrebande ont été saisis.

Message envers les bailleurs

"On a affaire avec des organisations criminelle de narcotrafiquants et on comprend que les bailleurs ou les propriétaires privés aient peur d'agir." Des nouvelles dispositions législatives permettent à un bailleur, un propriétaire privé, un locataire, ou une personne qui exerce la curatelle d'une personne vulnérable de faire un signalement sur un squat qui peut se dérouler dans un appartement transformé comme base arrière d'un trafic. Ce signalement est ensuite vérifié par les policiers ou par constat d'huissier. Il remonte ensuite au préfet qui prend un arrêté d'expulsion. "J'ai pris trois arrêtés d'expulsion vendredi et nous avons déjà expulsé une personne de son appartement."

"Du sang sur les mains"

Pour le préfet, "le consommateur de shit du samedi soir doit avoir conscience qu'il peut avoir du sang sur les mains." Philippe Gustin rappelle que "les narco-trafiquants peuvent être amenés à régler leurs comptes entre eux avec des armes lourdes, comme le 10 mars dernier à Rennes et ces armes lourdes peuvent avoir des effets sur des enfants, sur une vieille dame ou n'importe quelle personne et là le sang peut couler". Le Blosne concentre le tiers des points de deal de la ville de Rennes où les autorités en recensent 33.

Philippe Gustin, le préfet d'Ille-et-Vilaine, annonce le début d'une opération "place nette" dans le quartier du Blosne à Rennes
Philippe Gustin, le préfet d'Ille-et-Vilaine, annonce le début d'une opération "place nette" dans le quartier du Blosne à Rennes © Radio France - Eric Bouvet

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