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Procès du crash du Rio - Paris : le parquet ne requiert aucune condamnation contre Airbus et Air France

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Après huit semaines de procès, le parquet n'a requis aucune condamnation contre Air France et Airbus ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris. Une position qui a suscité la colère des parties civiles présentes à l'audience.

Le procès d'Air France et Airbus devant le tribunal correctionnel de Paris a débuté le 10 octobre. Le procès d'Air France et Airbus devant le tribunal correctionnel de Paris a débuté le 10 octobre.
Le procès d'Air France et Airbus devant le tribunal correctionnel de Paris a débuté le 10 octobre. © Maxppp - Christophe Petit Tesson

À la veille de la fin du procès du crash du Rio - Paris, le parquet n'a requis aucune condamnation à l'encontre d'Airbus et Air France lors de l'audience ce mercredi, estimant qu'il n'y avait eu aucun "manquement" ni "négligence" en "lien direct" avec la catastrophe de la part des deux entreprises. Le ministère public a indiqué qu'il n'était "pas en mesure de requérir une condamnation" contre les deux prévenus.

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La culpabilité des entreprises "nous paraît impossible à démontrer. Nous savons que cette position sera très probablement inaudible pour les parties civiles" a conclu le procureur Pierre Arnaudin. Ces dernières ont effectivement laissé éclater leur colère à l'écoute de ces réquisitoires, "à quoi sert la justice ?", ont lancé certaines parties civiles avant de quitter la salle.

"Nous avons entendu l'insoutenable douleur de la perte de vos proches, votre désir de sanction, que des coupables soient désignés", avait-t-il souligné le procureur en s'adressant aux parties civiles dans son intervention. "Notre devoir en tant que ministère public, c'est de nous référer (...) à la loi, sans qu'elle puisse être infléchie par les attentes de l'une ou l'autre des parties, fussent-elles ressenties comme légitimes" ajoutait-il.

"Aucune faute pénale ne me semble pouvoir être retenue"

Dans son intervention ce mercredi, la procureure Marie Duffourc a qualifié l'accident du vol AF447 de "drame incomparable". "Cet accident tragique est avant tout un drame humain qui a bouleversé à jamais les proches des victimes", dont la "souffrance a sans cesse été réactivée au cours de ces 13 années", un "délai beaucoup trop long", a-t-elle déclaré. "Représenter la société dans un tel procès signifie préserver l'ordre social (et) rappeler que le respect de la vie des personnes humaines n'admet aucun compromis. Néanmoins, ce n'est soutenir les poursuites que si les infractions sont caractérisées", a-t-elle prévenu.

Le second procureur, Pierre Arnaudin, a également détaillé tous les "facteurs contributifs" de l'accident, afin de savoir si une "faute" peut être retenue contre Airbus et Air France en "lien certain" avec la catastrophe. "Force est de constater qu'au regard des données de la science de l'époque, aucune faute pénale ne me semble pouvoir être retenue", a-t-il conclu.

"Une parodie de justice" pour les familles des victimes

Le parquet a surtout estimé que les éléments à charge rassemblés par la cour d'appel de Paris, qui a ordonné le procès en 2021, n'étaient pas fondés : il a conclu que les prévenus n'avaient pas sous-estimé la gravité des défaillances de sondes Pitot, qui s'étaient multipliées dans les mois précédant l'accident.

À la suspension d'audience ce mercredi après-midi, les familles de victimes ont laissé éclater leur colère, dénonçant une "parodie de justice" après le début de ces réquisitoires jugés à décharge envers Airbus.

Un délibéré attendu dans plusieurs mois

Les réquisitions et les décisions ne sont pas toujours allées dans le même sens dans cette affaire. En 2019, à l'issue d'une décennie d'instruction, le parquet avait requis le renvoi en procès d'Air France, mais pas celui d'Airbus. Les juges ont ensuite prononcé un non-lieu la même année, non-lieu qui a fait l'objet d'un appel. Devant la chambre de l'instruction, le parquet général a alors réclamé, deux ans plus tard, le renvoi des deux entreprises pour homicides volontaires, un point de vue suivi par la cour d'appel qui a ordonné ce procès en 2021.

Ce jeudi pour le dernier jour du procès, ce sera au tour des avocats du constructeur aéronautique et de la compagnie aérienne de plaider devant le tribunal correctionnel de Paris. La décision sera ensuite mise en délibéré à plusieurs mois.

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