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Procès du bébé secoué : 12 ans de réclusion criminelle requis contre l'assistante maternelle de Talence

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L'avocat général de la cour criminelle de la Gironde a requis ce mardi 12 ans de réclusion au procès d'une assistante maternelle accusée d'avoir secoué un bébé à Talence le 30 mai 2017. Plus tôt, la nounou avait livré une version des faits qui n'a pas convaincu.

La cour criminelle départementale de Gironde au procès du bébé secoué à Talence en mai 2017 La cour criminelle départementale de Gironde au procès du bébé secoué à Talence en mai 2017
La cour criminelle départementale de Gironde au procès du bébé secoué à Talence en mai 2017 © Radio France - Laëtitia Heuveline

"Je ne vais pas requérir une peine exemplaire, mais une peine adaptée : 12 années de réclusion criminelle avec interdiction définitive d'exercer une activité en lien avec les mineurs." "Il faut prendre en compte", explique l'avocat général Philippe Vique, "la gravité des faits, la souffrance extraordinaire des parents, les conséquences irréversibles pour l’enfant, l’attitude inqualifiable de l'accusée pendant la procédure, la lâcheté des mensonges, mais aussi son histoire familiale, l'absence de casier, l'absence de dangerosité." L'assistante maternelle est accusée d'avoir secoué un petit bébé de 5 mois et demi le 30 mai 2017 à Talence. Aujourd'hui, le petit garçon de 7 ans est lourdement handicapé, et de manière irréversible.

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"J'ai vu sa tête se soulever... rebondir..."

Ce mardi matin, Fabienne Techer a été entendue sur sa version des faits, son souvenir du 30 mai 2017. La veille, le président de la cour avait lu une lettre envoyée par l'accusée en octobre 2023 où elle reconnaissait "avoir commis l'irréparable". Les parents attendaient donc beaucoup de ce moment, pour savoir exactement ce qui s'était passé et pourquoi. Et pendant deux heures, l'accusée a été malmenée.

"Le bébé s’est réveillé", commence t-elle, "alors je suis allée chercher le transat, je l’ai posé dans le lit pour le mettre dedans, le transat s’est brusquement abaissé, j’ai cherché la tétine, je ne la trouvais pas, j’ai pris le transat de chaque côté, j’ai soulevé, je l’ai cogné contre le lit deux fois, j’ai vu sa tête se soulever… rebondir…" Des paroles entrecoupées d’une respiration saccadée et de larmes qu’elle ne peut plus retenir. Le président demande alors, encore et encore, pourquoi ? "Pourquoi ce geste que vous qualifiez d’irraisonné ?" "J’étais énervée contre moi-même, je m’en veux terriblement", répond-elle.

"C'est ça votre version ?"

Mais la version ne convainc pas ! Maitre Julie L'Hospital pour les parties civiles s’agace : "Vous nous servez un mélange des différentes versions, s’il est dans le transat, sa tête est retenue, pardon, mais je ne vous crois pas, ça ne parait pas compatible avec les séquelles de cet enfant !" L’avocat général enfonce le clou : "Vous nous dites que deux fois, il a la tête qui part et qui, en fait, est amortie sur le transat ? C’est ça votre version ? Les parents de Côme doivent se contenter de ça ?" Le président du tribunal demande même à la quinquagénaire de prendre le transat pour montrer à la cour le geste qu'elle a eu.

"C'est l'amertume qui restera" jette Julie L'Hospital pendant sa plaidoirie, "parce que les parents ont nourri l'espoir de savoir et ils n'y croient pas à cette énième version." La défense par la voix de Béatrice Ceccaldi est attendue dans l'après-midi, suivra le verdict ce mardi dans la soirée. Cette ancienne assistante maternelle risque jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.

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