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Dix mois de prison avec sursis et permis annulé pour l'octogénaire qui a tué deux piétonnes à Montauban

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Une conductrice de 88 ans était jugée à Montauban ce mardi 30 août. En juin dernier, en centre-ville, près de la médiathèque de Montauban, elle avait renversé et tué accidentellement deux piétonnes, deux voisines de 84 et 67 ans.

Une conductrice de 88 ans était entendue ce mardi par la justice. Une conductrice de 88 ans était entendue ce mardi par la justice.
Une conductrice de 88 ans était entendue ce mardi par la justice. © Radio France - Manon Klein

Elle était jugée pour avoir percuté accidentellement et tué deux piétonnes le 9 juin dernier à Montauban, une peine de dix mois de prison a été prononcéeavec annulation du permis de conduire contre une conductrice de 88 ans ce mardi. Le tribunal correctionnel de Montauban interdit aussi à l'octogénaire de repasser son permis de conduire pendant cinq ans. La peine est identique aux réquisitions du parquet, en accord aussi avec la défense. La mise en cause était absente à son procès, en raison de son état de santé.

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Sur le coup, elle ne comprend pas qu'elle a renversé des piétons

L'accident s'était produit juste avant midi, le 9 juin dernier, rue du Père Léonid Chrol à Montauban, en face du centre de tri postal, au niveau d'un passage piéton. Les deux victimes de 87 et 67 ans sont mortes. L'une est décédée sur place, l'autre à l'hôpital. Les deux dames, voisines, étaient amies. 

La conductrice, qui n'a pas assisté au procès, avait expliqué lors de son audition devant les enquêteurs "ne pas avoir vu les piétonnes". Les témoins de la scène ont eux rapporté qu'elle ne regardait pas la route. La vieille dame a arrêté sa Volkswagen Polo une soixantaine de mètres après le choc. Elle n'avait pas compris alors avoir renversé plusieurs personnes.

Deux enfants des victimes se sont succédés à la barre ce mardi 30 août. "Maman est morte le jour de son anniversaire", explique émue Céline, la fille unique de l'une des victimes. À l'issue de l'audience, elle témoigne de sa douleur, mais aussi de sa colère ; le fait que ça soit une personne âgée, ça allège un peu sa peine. "Si c'était une personne de 40 ans qui était jugée, comme l'a dit Maître Levi, ce serait peut-être plus dur au niveau de la sanction". Quand on lui demande ce qu'elle attend de ce procès, Céline réfléchit : "Je ne sais pas, peut-être un meilleur débat sur l'âge de conduite".

Une envie qui n'est pas partagée par l'avocat des parties civiles, Maitre Jean-Lou Levi regrette pendant l'audience que les réseaux sociaux aient selon lui "voulu faire de ce procès celui de l'aptitude des personnes âgées à conduire". 

"On n'est pas à l'Assemblée nationale, on n'est pas là pour faire un texte de loi." - L'avocat des parties civiles

Maître Levi refuse de faire d'un cas particulier un cas général. "Mon combat, c'est de ramener le dossier à ce qu'il est, c'est-à-dire un fait tragique, et expliquer ce qu'il s'est passé [...] Je ne fais pas de politique, ça n'est pas une tribune."

État de santé compatible avec la conduite

Selon la procédure, la conductrice n'était pas dans un état de santé incompatible avec la conduite. L'octogénaire n'était pas en infraction, aucun excès de vitesse n'a été avéré. Elle a eu "une absence", un moment d'inattention a t-elle expliqué aux policiers alors.

"Il n'y a pas une seconde où elle n'y pense pas." - Me Diane Payrou, avocate de la mise en cause

De plus, l'octogénaire avait l'habitude de conduire. "Elle a fait des centaines de kilomètres à travers l'Europe sans accident, sans perdre un point", détaille son avocate.

Ce serait donc "un moment d'absence", "d'inattention" qui aurait provoqué l'accident mortel de juin dernier, confirme la procureure. Selon plusieurs témoins, au moment du choc l'octogénaire ne regardait pas la route, mais un bâtiment en bordure.

Une explication qui n'est pas facile à entendre pour les familles des deux victimes. "On sait qu'on sortira de cette audience avec de la frustration", des questions sans réponse résume la procureure.

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