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"7 euros de l'heure alors qu'on va risquer sa vie ?" dénonce Nicolas Nadal, de SUD Pompiers Gard

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Plus d'avions pour lutter contre les incendies, c'est la promesse presque ferme d'Emmanuel Macron. Mais pendant ce temps, il manque aussi de pompiers volontaires dans les casernes. Nicolas Nadal, secrétaire départemental du syndicat SUD-Pompiers du Gard, invité ce jeudi de France Bleu Gard Lozère.

Nicolas Nadal, chef du centre de secours des Angles (Gard). Délégué SUD des pompiers du Gard. Août 2020 Nicolas Nadal, chef du centre de secours des Angles (Gard). Délégué SUD des pompiers du Gard. Août 2020
Nicolas Nadal, chef du centre de secours des Angles (Gard). Délégué SUD des pompiers du Gard. Août 2020 © Radio France - Sylvie Duchesne

Y aura-t-il bientôt davantage d'avions pour lutter contre les incendies sur la base aérienne de Nîmes-Garons (Gard) ?  Question qui se pose après le déplacement d'Emmanuel Macron en Gironde mercredi. Le président de la République a profité du fait que les deux méga-feux ne progressent plus pour se rendre sur place et faire plusieurs annonces. Il a notamment été question du nombre total d'avions disponibles pour éteindre les flammes. Emmanuel Macron a promis l'achat d'avions supplémentaires pour lutter contre les incendies. Nicolas Nadal, secrétaire départemental du syndicat SUD-Pompiers du Gard, était l'invité du 7h de France Bleu Gard Lozère (que vous pouvez réécouter dans son intégralité). 

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"Est-ce qu'il faut en avoir davantage (NDLR : d'avions) ? La réponse est, de manière à peu près sûre : oui." Emmanuel Macron

Nicolas Nadal : Le président annonce des mesures de renforcement des avions bombardiers d'eau. Mais ce que l'on peut déplorer une fois de plus, c'est qu'il faut attendre une catastrophe pour que l'État agisse. L'État n'a pas anticipé ces phénomènes climatiques pourtant annoncés depuis des années, et je pense que c'est tout un système de sécurité civile qu'il faut réinventer face aux enjeux auxquels nous sommes confrontés. Il y a les phénomènes climatiques, les inondations, les incendies, les tempêtes. Et il y a aussi l'effondrement du système de santé auquel nous faisons face.  

France Bleu Gard Lozère : Mais quand il dit quand on sait qu'on a 22 avions, que ça brûle chez nous dans le Gard, que ça brûle en Gironde, que ça brûle même en Bretagne aujourd'hui et qu'il dit il faudrait plus d'avions de manière "à peu près sûre". 

C'est quand même incroyable. Les phénomènes climatiques sont annoncés depuis des années. Et aujourd'hui, l'Etat attend cette catastrophe. Pourquoi il n'y a-t-il eu aucune anticipation ? C'est une question que l'on peut se poser. Quand on voit que sur le feu de Barbentane (NDLR : Bouches-du-Rhône. Le maire a dénoncé le manque de moyens sur France Bleu Provence), qui est tout proche de chez nous, plusieurs centaines d'hectares ont brûlé. On peut se poser la question légitime de savoir si les avions bombardiers d'eau avaient été suffisants sur le territoire, est ce qu'on aurait brûlé autant de surfaces? Ce sont de véritables questions aujourd'hui qu'il faut se poser.  

Et "plus d'avions", quand il dit ça, le président, dans quelle mesure vous lui faites confiance ?

On va voir. Les avions, il faut les construire, il faut former des pilotes. Je crois que ce sont des effets d'annonce. Aujourd'hui, on attend de voir ce qu'il va se passer. Parce que oui, il manque des avions bombardiers d'eau sur le territoire mais aussi en Europe. Aujourd'hui, c'est un problème qui est national et aussi européen. Il y a aussi un manque d'effectifs de sapeurs pompiers professionnels et volontaires sur le territoire et notamment dans notre département. Et les collectivités sont les seules à porter à porter cette demande. Alors comment vont faire les collectivités pour assumer ça? Est ce que l'Etat va participer au financement des SDIS ? C'est toutes ces questions là  dont il va falloir débattre rapidement et trouver des solutions.

On parle de moyens aériens, mais vous l'évoquiez, il y a aussi les moyens humains. Aujourd'hui, dans le Gard, il y a des casernes comme celles de Mont-Aigoual et de Saint-Jean-du-Gard, qui cherchent à recruter en plein été. Comment est ce qu'on en est arrivé là ?

Ecoutez, comme je vous le disais, le thème de la sécurité civile en France est à bout de souffle. On a construit un modèle de la sécurité civile qui n'est plus adapté aux enjeux actuels. Il y a 20 ans, ça fonctionnait. Aujourd'hui, les enjeux sont bien différents. On le voit, ces phénomènes climatiques, ce problème de système de santé qui s'effondre et qui fait que les sapeurs-pompiers interviennent tous les jours pour des carences ambulancières. Et si on ne revoit pas ce modèle de la sécurité civile, il est évident qu'on n'arrivera pas à tenir. Et c'est pour ça qu'on recrute, qu'on cherche à recruter des pompiers-volontaires. 

Mais vous savez, la vocation, on ne la crée pas à 7 euros de l'heure à venir aider ses concitoyens et en risquant sa vie.

À 7 euros de l'heure ? Aujourd'hui, pour un sapeur-pompier, c'est en brut ou c'est en net ?

Non, non, je vous parle en net d'un sapeur pompier-volontaire, pas les professionnels, mais bien les volontaires. À 7 euros de l'heure, comment pouvoir créer des vocations alors qu'on va risquer sa vie et qu'on va faire face à des défis climatiques, comme vous l'avez vu, sur des incendies qui sont catastrophiques ?

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