TEMOIGNAGE - Naufrage du Galatée : "Notre outil de travail est au fond de l'eau"

Au lendemain du naufrage du Galatée au large de Saint-Quay-Portrieux (Côtes-d'Armor), Jérémy Le Fur et son matelot Julien Malheuvre sont encore sous le choc. "On avait terminé la pêche, on rentrait au port lorsqu'on a entendu une alarme de montée d'eau", raconte Jérémy. "On a essayé de mettre en œuvre les pompes de secours, en vain." Décision est donc prise de contacter les secours.

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Coincé dans la cabine sous l'eau

Malgré l'intervention rapide des sauveteurs de la SNSM, le chalutier chavire, avec le poids des coquilles amassées sur le pont. Puis se retourne. Julien et un sauveteur tombent à l'eau. Jérémy est coincé dans la cabine, dans l'eau, avec son gilet de sauvetage. "Avec la pression de l'eau, j'ai été collé au fond", se remémore Julien. "J'ai réussi à sortir, in extremis. Je devais être à dix mètres, j'ai vu la surface et avec le gilet, je suis remonté d'un coup."

Heureusement, Julien s'en sort, sain et sauf, comme son patron Jérémy Le Fur. Mais ils se sentent désemparés aujourd'hui. Le bateau repose à quatorze mètres de profondeur au large de Saint-Quay-Portrieux. "On n'a plus de travail, plus d'outil de travail", souffle Jérémy alors que la coquille Saint-Jacques a débuté il y a deux semaines seulement.

En pleine saison de la coquille Saint-Jacques

"La coquille, on fait pratiquement que ça l'hiver, c'est huit mois de l'année", poursuit Jérémy. "On la vend en criée et un peu en direct. Depuis l'an dernier, on avait commencé à développer un marché local ici à Plouha. On avait quelques clients réguliers et des nouveaux aussi. Et là, on leur a annoncé la triste nouvelle."

"On se retrouve totalement sans rien", ajoute Yannick Menguy, l'armateur du Galatée, un bateau en bois construit en 1974. "J'espère qu'il va être renfloué rapidement. Et qu'il sera réparé, mais on ne peut pas savoir, c'est soumis à l'expertise. J'espère que les gars vont retrouver du travail sur un bateau en attendant. Là, ils sont en arrêt de travail".

Les deux rescapés bénéficient aussi d'un soutien psychologique. Malgré l'épreuve, Julien espère pouvoir remonter à bord rapidement. "Moi, je l'aime bien ce bateau, je m'y étais habitué", confie le matelot. "J'espère qu'il y aura des bonnes nouvelles de l'expert et qu'on pourra repartir au cours de la saison ou la saison prochaine."