Nantes : le plus gros point de vente de drogue démantelé

C'était un des hauts lieux du trafic de drogue à Nantes. Sans doute le plus gros point de deal de la région nantaise d'après les enquêteurs. Il vient de tomber. La tête du réseau vient d'être arrêtée, un homme de 34 ans, déjà condamné à 24 reprises entre 2003 et 2008. " C'est une belle réussite", se satisfait le procureur de la République de Nantes, Renaud Gaudeul "même s'il n'y a pas de triomphalisme". Il n'aura fallu qu'un mois aux enquêteurs pour démanteler ce réseau de drogue. 

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Un homme déjà lourdement condamné, mais pas pour des affaires de drogue

Tout s'est accéléré début mai. Le 3, les policiers interviennent sur un point de vente de drogue à Saint-Herblain, arrêtent deux individus et saisissent 1,4 kilos d'héroïne et un pistolet 9 millimètres. Très rapidement, les enquêteurs font le rapprochement avec le point de deal situé au 38 rue Watteau. Une semaine après, ils y effectuent une descente qui permet d'interpeller deux autres revendeurs et trouvent 5.000 euros en liquide, 2 kilos d'héroïne, de la cocaïne et deux pistolets "Colt". Surtout, ils parviennent à remonter l'organigramme du trafic, jusqu'à identifier ce qui semble être la tête de ce réseau bien organisé et qui s'approvisionne en drogue à Dreux, en région parisienne et dans le Nord de la France. 

Convaincus de pouvoir "taper haut dans l'organigramme", selon les termes d'un policier qui connaît le dossier parfaitement, une quinzaine d'enquêteurs vont consacrer leurs journées à retrouver la trace de cet homme de 34 ans, condamné 24 fois pour conduite sans permis, violence, destruction par un moyen dangereux ou encore pour atteinte aux biens mais jamais pour trafic de stupéfiants. Cet homme, qui résidait aux Dervallières, faisait en plus l'objet d'un mandat d'arrêt après avoir été condamné par la cour d'assise de Nantes à 18 ans de réclusion criminelle, en avril dernier, pour tentative d'homicide et menaces de mort.

240 kilos d'héroïne et 10 kilos de cocaïne en huit mois

La dangerosité de l'homme a poussé les forces de l'ordre a employé les grands moyens. Une fois localisé, dans une de ses planques à Cholet, les policiers organisent une grande opération, mardi dernier, en mobilisant une cinquantaine de fonctionnaires dont les hommes de la BRI, la brigade de recherche et d'intervention. Menée sur quatre sites simultanés, cette opération permet d'arrêter l'homme soupçonné de diriger le réseau mais aussi son bras droit, chargé entre autre d'alimenter le point de deal. Lors de leurs perquisitions, les enquêteurs mettent en plus la main sur 3.3 kilos d'héroïne, près de 4 kilos de cocaïne, 8.000 euros et quatre armes. Parmi ces dernières, deux sont considérées "comme des armes de guerre" dont un Famas, un fusil d'assaut connu pour être utilisé par l'armée française. 

Lors des auditions menées dans la foulée, la tête de réseau refuse de coopérer. C'est tout le contraire pour son bras droit qui va reconnaître, devant les enquêteurs, son implication. Il a notamment reconnu avoir convoyé, en 8 mois, 240 kilos d'héroïne et 10 kilos de cocaïne mais aussi des armes de guerre. Toujours selon cet homme, la recette quotidienne du point de deal de la rue Watteau tournait autour des 10.000 euros. Elle serait en fait supérieure selon plusieurs sources. 

Mis en examen pour trafic de stupéfiants et détention d'armes de catégorie A et B, ce vendredi soir, les deux hommes ont été placés dans la foulée en détention provisoire. Ils encourent  jusqu'à 20 ans de prison.