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"Mon AZF, histoires de Toulousains" épisode 12 : Plus jamais ça

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"Mon AZF, histoires de Toulousains" est un podcast en 12 épisodes que France Bleu Occitanie vous propose du 6 au 21 septembre, pour les 20 ans de la plus grande catastrophe industrielle d'après-guerre en France. Episode 12, l'action des Toulousains pour ne jamais revivre un tel drame.

Le 29 septembre 2001, huit jours après l'explosion de l'usine AZF à Toulouse, 18.000 personnes descendent dans la rue pour réclamer une mise en sécurité des sites industriels. La foule scande "Plus jamais ça", les Toulousain(e)s s'en souviennent parfaitement, vingt ans plus tard. Claire habitait derrière le lycée des Arènes : "Je me disais, ça risque de péter à tout moment donc je ne dormais plus, j'étais traumatisée. Je me suis dit je vais m'intéresser à ce qui se fait, à ce qui se passe et comment faire en sorte pour que ça n'arrive plus." Elle est descendue dans la rue : "Dans les premiers temps, ce collectif c'était vraiment plein d'individus mobilisés par une seule envie, faire avancer les choses et faire en sorte que ça ne se reproduise plus".

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"C'était les petites gens de Toulouse, ce ne sont pas les leaders qui étaient devant." — Pierre

Pierre habite à Toulouse depuis 1983, lui aussi se souvent bien de cette mobilisation : "Il y avait toute la gauche, l'extrême gauche, mais d'abord c'était les petites gens de Toulouse, ce ne sont pas les leaders qui étaient devant. On s'est bagarrés pour qu'on vire les usines à risques de Toulouse." 

"Regardez à Beyrouth encore un truc énorme, ils n'en ont tiré aucune conséquence." — Jean-Louis

Le 21 septembre 2001 à Toulouse, plus de 300 tonnes de nitrate d'ammonium ont explosé dans le hangar 221 de l'Onia. L'accident a été lié à des défaillances, des carences et des négligences opérationnelles de la société Grande Paroisse. Ce jour-là, les habitants réalisent le danger et les récents accidents industriels n'ont fait que rouvrir les plaies. Jean-Louis a du mal à être optimiste : "Vous le voyez bien, regardez à Beyrouth encore un truc énorme, ils n'en ont tiré aucune conséquence. Beyrouth a sauté et ils savaient très bien que les nitrates étaient hyper dangereux. Les leçons de l'histoire ? ce sont des trucs qu'on disait, quand j'étais plus jeune. Je ne crois pas, il n'y a pas les leçons de l'histoire." 

Jean-Louis, Pierre et Claire ont participé à cet épisode
Jean-Louis, Pierre et Claire ont participé à cet épisode © Radio France - RF

Paul Poulain, spécialiste des risques et des impacts industriels, a écrit Tout peut exploser. Il assure que la France ne s'est pas améliorée en matière de sécurité industrielle : "Avant la catastrophe en 2001, on s'est rendu compte qu'il y avait uniquement 2% des installations dangereuses en France qui étaient inspectées. Après la catastrophe d'AZF, nous sommes passés à 4%, on a doublé le nombre d'inspections, ce qui n'était déjà pas suffisant mais on voyait un beau progrès, on pouvait espérer que ça continue progressivement. En fait, c'est l'inverse qui s'est passé. On s'est rendu compte, après l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen en 2019, que nous étions passés sous les 2% donc le ministère de la Transition écologique et le ministère de l'Intérieur ont annoncé une augmentation de 50% des inspections mais on va passer uniquement à 3%, contre 4% après AZF." 

"Avant la catastrophe en 2001, on s'est rendu compte qu'il y avait uniquement 2% des installations dangereuses en France qui étaient inspectées." — Paul Poulin

L'action des victimes d'AZF et des associations  débouche en 2003 sur la loi Bachelot qui repose notamment sur l'information des riverains des sites industriels. Certains Toulousains restent persuadés qu'ils ne sont pas protégés, alors ils prennent des précautions. Jérôme a refusé de s'installer à Toulouse : "Quand on a fait construire à Tournefeuille, on a regardé s'il y avait des risques potentiels et il n'y a aucun risque chimique ou industriel [...] depuis AZF on se demande où on va habiter et on se demande ce qu'il y a près de chez nous, ça nous a fait prendre conscience de ça, alors qu'avant on était insouciants." Selon le spécialise Paul Poulain, 187 accidents industriels, graves ou pas, ont lieu chaque jour en France. AZF a été la plus grosse catastrophe industrielle d'après-guerre.

  • "Mon AZF, histoires de Toulousains", un podcast à écouter sur francebleu.fr et sur France Bleu Occitanie chaque matin à 7h45 et 17h45 du 6 au 21 septembre.
  • Pour s'abonner au podcast, consultez la liste de toutes les diffusions.

Un podcast réalisé par Marion Aquilina, Pierre Bouillin, Jeanne Marie Marco et Sandrine Morin.
 

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