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Moines de Tibéhirine : que va faire le juge Trévidic à Alger ?

Par
  • France Bleu

Le juge antiterroriste français Marc Trévidic, enquêtant sur les moines de Tibéhirine assassinés en 1996 en Algérie, est arrivé dimanche à Alger. Son objectif : lever le mystère sur ce massacre.

Marc Trévidic, le juge antiterroriste en charge du dossier des moines de Tibéhirine
Marc Trévidic, le juge antiterroriste en charge du dossier des moines de Tibéhirine © Maxppp

Une affaire mystérieuse et sensible, un juge célèbre, une mission en toute discrétion : Marc Trévidic est arrivé dimanche à Alger pour enquêter sur les moines de Tibéhirine, assassinés en 1996 en Algérie. Très peu d'informations ont filtré sur cette mission.

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Un mystérieux massacre

Le juge antiterroriste Marc Trevidic voulait absolument se rendre à Alger, en quête d'éléments qui lui permettront peut-être de lever le voile sur ce massacre qui reste très mystérieux, dix-huit ans après.

Les meurtres de ces sept moines ont été revendiqués par le GIA (Groupe islamique armé). Mais les corps n'ont jamais été trouvés à l'exception des têtes enterrées sur place. Depuis 2009, la justice française envisage également la théorie d'une bavure de l'armée algérienne .

Les têtes des moines exhumées

C'est notamment pour exhumer et autopsier ces têtes que Marc Trévidic est sur place, accompagné d'une autre juge antiterroriste et d'experts français. La décapitation a-t-elle eu lieu avant ou après la mort ? Les têtes présentent-elles des traces de coups de feu ? Et tout simplement : s'agit-il bien des restes des sept moines tués ? Les experts tenteront de répondre à ces questions via plusieurs analyses.

Jusqu'ici, seuls les témoignages ont alimenté le dossier des moines de Tibéhirine. Et Marc Trévidic se bat depuis longtemps pour y ajouter des "éléments scientifiques" .

Collaboration délicate

Paris demande cette visite en Algérie depuis 2011. Après un accord de principe fin 2013, la mission a été repoussée deux fois cette année faute de l'invitation officielle d'Alger, un feu vert indispensable.

Marc Trévidic, qui va rester une semaine en Algérie, n'a cependant pas obtenu d'accord pour l'intégralité de ses demandes aux autorités locales : les auditions d'une vingtaine de témoins dont d'anciens terroristes n'ont pas pu être menées par les juges français, mais par un homologue algérien. Marc Trévidic en attendait toujours en septembre les PV d'auditions promis par Alger. De même, les experts français sur place ne réaliseront pas eux-mêmes les analyses. Des experts algériens s'en chargeront.

Enfin, le juge et son équipe se sont vus refuser de dormir sur place. **L'équipe devra chaque jour rouler plus d'une heure pour aller d'Alger au monastère de Tibéhirine. **

Mission inédite

Mais pour Trévidic, cette mission même chapeautée par les autorités algériennes est un *"moment unique" * dans l'histoire de la coopération judiciaire entre France et Algérie. "C’est un soulagement pour moi et pour les familles qui ont quand même mis beaucoup de pression. Mieux vaut tard que jamais, c’est l’occasion unique de démontrer que la France et l’Algérie peuvent coopérer judiciairement sur un dossier sensible, je suis sûr que cela va bien se passer" avait-il déclaré sur France Inter.

L'enjeu est réel, car comme l'a souligné le juge, "le terrorisme est encore d'actualité" . France et Algérie collaborent aussi en ce moment sur l'assassinat d'Hervé Gourdel , l'otage français décapité en septembre en Kabylie.

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