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Affaire des menhirs à Carnac : la femme du maire inquiète pour sa famille après "des messages de haine"

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La femme du maire de Carnac témoigne ce mardi sur France Bleu. Elle se dit "inquiète" pour son mari et ses enfants, après avoir reçu "des messages de haine". Cela fait suite à la polémique autour de l'affaire dite des menhirs, ces blocs de pierre déplacés pour construire un magasin de bricolage.

Le maire de Carnac et sa famille visés par des "messages de haine" après la destruction de menhirs pour construire un magasin de bricolages. Le maire de Carnac et sa famille visés par des "messages de haine" après la destruction de menhirs pour construire un magasin de bricolages.
Le maire de Carnac et sa famille visés par des "messages de haine" après la destruction de menhirs pour construire un magasin de bricolages. © Maxppp - Sibylle LAURENT

À Carnac, le maire et sa famille sont placés sous protection des gendarmes. Olivier Lepick a été accusé d'avoir laissé détruire 39 menhirs pour construire un magasin Mr Bricolage dans une zone commerciale de sa commune. La polémique a enflé, notamment sur les réseaux sociaux où messages injurieux et menaçants ne cessent de viser l'élu et ses proches. Tout est parti le 2 juin dernier d'un billet posté sur un blog par un archéologue amateur de Carnac, où il affirmait qu'une quarantaine de petits menhirs avaient été détruits pour la construction de ce magasin de bricolage.

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Face à la polémique suscitée, la préfecture du Morbihan a confirmé la semaine dernière la validité du permis de construire. Et mercredi dernier, la Drac, la direction des affaires culturelles, a également publié un communiqué assurant que les pierres ne présentaient pas un caractère archéologique "majeur". Elle mettait en avant le "caractère encore incertain et dans tous les cas non majeur des vestiges" qui avaient été trouvés en 2015 lors de fouilles préventives.

"Une haine déversée sans arrêt"

Mais la famille Lepick reste la cible de propos malveillants. "Je m'inquiète pour mon mari et mes enfants", témoigne Gwenaelle Lepick, l'épouse du maire, sur France Bleu Armorique. Un de ses enfants "le prend extrêmement mal, est très en colère, ne comprend pas, n'a pas su couper ou ne pas regarder les réseaux sociaux et toute la haine déversée et les mots extrêmement rudes, extrêmement cruels quand on parle de son papa. Elle trouve ça tellement injuste."

Depuis le début de cette affaire, le maire et sa famille sont pris à partie : "Moi et mes enfants, quand on a vu ça, on a dit à mon mari 'la mairie, la commune, maintenant c'est terminé. Si c'est pour recevoir de telles violences, ne t'engage plus.' On sait très bien qu'il ne le fera pas, mais je vous avouerai que pour la famille, c'est dur."

"Parce que je suis 'la femme de', je reçois des messages de haine, parce que mes enfants sont 'les enfants de' ils reçoivent des messages de haine, se désole Gwenaelle Lepick. Ça pose des questions sur la société dans laquelle on vit et c'est vrai que c'est un moment difficile à passer."

"Je n'abandonnerai pas"

Face à ce torrent de haine, la maison de la famille a été placée sous protection. La gendarmerie effectue des rondes régulières aux abords du domicile du maire. Mais Olivier Lepick le martèle : "Moi je n'abandonnerai pas parce que ce serait leur offrir, à tous ces gens pleins de haine, une victoire qu'ils ne méritent pas. Et surtout, je n'ai rien fait de mal. Mon papa me disant tout le temps 'quand on a fait une connerie, on baisse les yeux, on regarde ses pompes'. Aujourd'hui, je ne regarderai pas mes pompes, je n'ai pas fait d'erreur."

"Les gens pensent qu'on a fait un magasin de bricolage dans les alignements alors que c'est une zone artisanale et commerciale qui est à 3 km, dans laquelle il y a déjà une station-service, la déchetterie et un supermarché", insiste l'élu.
Le maire reconnaît qu'"il y a eu une erreur administrative" mais "cette boulette n'est pas le fait de la commune" qui a respecté la législation selon lui. "Cette zone aurait dû faire l'objet d'une prescription archéologique, ce qui n'était pas le cas, donc tout le monde a accepté de délivrer le permis de construire, y compris la DRAC", estime-t-il.

Dans la nuit de samedi à dimanche 11 juin 2023, l'église de Carnac a été visée par des tags, avec sur ses murs l'inscription "Tout raser comme avec les menhirs".

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