"La relance éco" : à Orléans le plus gros chantier de la métropole, Comet, redémarre "sous Covid"
Ce chantier de grande salle de sports combinée à un centre des congrès et un parc des expositions, dont la livraison est prévue à l'automne 2021, a été brusquement stoppé le 16 mars, comme les autres. Depuis quelques jours Bouygues, le constructeur, l'a relancé, mais avec des mesures strictes.
Le premier passage obligé, sur cet immense chantier de Comet, qui s'étend sur trois hectares, c'est plus que jamais, la guérite de Brian Dubois, à l'entrée. Il assure la sécurité, contrôle les entrées. Mais depuis le 27 avril et le début du retour progressif de tous les ouvriers (ici on dit compagnons), il a d'autres missions.
Chaque compagnon qui revient sur le site après l'arrêt total du chantier, de sept semaines, répond aux questions de Brian Dubois : "avez-vous été en contact avec une personne malade, comment vous sentez-vous ?" Il y a aussi une prise systématique de température : "si vous avez plus de 37,7° on vous renvoie consulter un médecin".
La zone de vie élargie et réglementée
Ensuite on passe aux vestiaires, au réfectoire, les zones de vie, qui ont été totalement repensées, agrandies. Un barnum est installé à l'extérieur, pour mettre plus de tables. Préparer la reprise du chantier a pris beaucoup de temps dit Lionel Duclos, le directeur des travaux : "On travaille sur la théorie depuis début avril, et ensuite pour la pratique on est une dizaine à travailler depuis le 20 avril. Moi je suis revenu le 15, j'étais tout seul, c'était bizarre, avant l'arrêt on était 144 salariés ici".
Chaque ouvrier, qui revient travailler passe aussi par une heure de formation aux mesures Covid. Elle est basée sur le guide publié par l'administration du travail pour chaque secteur d'activité, mais aussi sur le bon sens et l'expérience des compagnons.
Distanciation sociale compliquée, masque obligatoire
Pierre Laurent est le désormais "référent Covid" du chantier Comet, il assure cette formation : "on n'a pas forcément un protocole pour chaque métier, on rappelle surtout les mesures barrières et on voit avec eux, qui connaissent leur poste de travail, comment ils peuvent les appliquer".
Mais sur ce chantier pourtant gigantesque, la distanciation sociale est parfois difficile à appliquer. "Dans le bâtiment d'une manière générale c'est compliqué" dit Lionel Duclos. "Regardez là-bas ces deux compagnons qui font du ferraillage, ils assemblent des barres de fer. Eh bien c'est un travail d'équipe, ils doivent être proches. Même avec la meilleure volonté du monde, on ne peut pas toujours appliquer cette barrière de un mètre de distance".
Alors la vraie mesure barrière incontournable ici, c'est le port du masque. L'administration ne l'a que fortement recommandé, ici il est obligatoire. L'entreprise en fournit quatre par jour aux compagnons, et le référent Covid surveille l'approvisionnement comme l'huile sur le feu. "On a l'avantage de bénéficier de la force de frappe de Bouygues, qui en a déjà reçu trois millions".
Quel surcoût et qui paiera ?
Aujourd'hui sur le chantier ils sont environ 70 compagnons, une centaine très rapidement, et l'objectif c'est de revenir à l'effectif d'avant l'arrêt d'ici le début du mois de juin, au plus tard. Mais sept semaines d'arrêt, ce sera très difficile à rattraper, même si déjà les amplitudes horaires ont été élargies.
Et puis la grande inconnue, c'est quel temps de travail et donc quel coût supplémentaire vont engendrer les mesures Covid ? Difficile à dire pour l'instant, ce qui est sûr d'ores et déjà c'est qu'elles ont engendré des coûts supplémentaires, "mais très honnêtement ça n'est pas notre priorité actuellement" assure Lionel Duclos. "Nous il fallait qu'on reprenne, qu'on reprenne l'activité, on sortira les calculatrices ensuite".
Chacun devra prendre sa part
La question qui se pose également, c'est celle de la répartition du surcoût lié au retard pris par le chantier, aux équipements, etc, dans le cadre du Covid. "On a évoqué cela avec notre client (la métropole d'Orléans), bien sûr, mais là encore on n'en a pas fait un préalable à la reprise du chantier, on verra cela en temps et en heure. Sans doute que chacun devra prendre sa part, l'entreprise ne pourra pas supporter cela toute seule".
"La relance éco", un nouveau rendez-vous à écouter chaque matin du lundi au vendredi sur France Bleu Orléans à 7h15.
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