Passer au contenu
Publicité

L'Intermarché de Soyons condamné pour avoir reconditionné de la viande avariée

Par

Le tribunal correctionnel de Privas a condamné la société Noiram qui exploite l'Intermarché de Soyons (Ardèche) à 15.000 euros d'amende. Un contrôle de la répression des fraudes le 3 février 2022 a montré des manquements graves aux règles de sécurité sanitaire.

Tribunal judiciaire de Privas en Ardèche Tribunal judiciaire de Privas en Ardèche
Tribunal judiciaire de Privas en Ardèche © Radio France - Nathalie Rodrigues

C'est un contrôle des enquêteurs de la répression des fraudes qui a révélé les pratiques illégales de l'Intermarché de Soyons. Le contrôle a eu lieu le 3 février 2022 sur dénonciation. Et les enquêteurs ont mis en lumière la pratique de la remballe. Une pratique connue mais rarement prouvée.

Publicité

L'effrayante pratique de la remballe

La remballe, c'est assez simple : il s'agit de reconditionner un produit dont la date limite de consommation (DLC) est dépassée en mettant une nouvelle DLC. Illégal bien sûr et dangereux. C'est pourtant ce qu'a découvert la répression des fraudes en arrivant dans le laboratoire de la boucherie tôt le matin du 3 février 2022. "Les parties les moins jolies étaient cachées" explique la procureure de la République. Un euphémisme pour expliquer que la viande était verdâtre comme le montrent les photos du dossier.

De la viande de porc dans les merguez

La répression des fraudes découvre également 120 cuisses de poulets dont la DLC est dépassée. Il y a aussi des soucis sur l'origine des viandes : un lot de viande issu soi-disant des salaisons du Lac d'Issarlès vient en fait d'un grossiste. La composition affichée de produits carnés ne reflète pas la réalité montrent les analyses. Des analyses qui montrent aussi que l'on a incorporé de la viande de porc dans les merguez, ce qui est interdit par le code des usages de la charcuterie. Enfin, le laboratoire boucherie de l'Intermarché de Soyons est très sale : poubelles sans couvercle, de la rouille sur certaines machines et des matières organiques sèches -comprenez de la viande- un peu partout.

Un surprenant système de défense

Dans le box, deux prévenus. Le directeur de la société Noiram. Il n'était au courant de rien, dit-il. Le président lui demande : "Vous ne regardiez pas ce qui se passait ? " Réponse : "Dans le labo je n'y allais pas, j'avais beaucoup de travail. Je faisais confiance au chef boucher". Le chef du rayon boucherie de l'époque justement - depuis, il a été licencié - est aussi dans le box des prévenus. "Je n'étais au courant de rien" dit-il. "Tout ça c'est l'adjoint. C'est lui qui a fait ça". Le président du tribunal lui demande s'il vérifiait son travail. Le chef boucher reprend : "Au début oui, je contrôlais mais quand j'ai vu que le travail était bien fait, je n'ai plus contrôlé. Je lui faisais confiance".

"Le procès de la cupidité" dit l'avocat de l'UFC-Que Choisir

Il s'agirait donc d'un acte isolé, un système dans lequel les responsables hiérarchiques ne sont au courant de rien, font une confiance aveugle aux collaborateurs. "La confiance n'évite pas le contrôle" finira par dire le président du tribunal. C'est donc le chef adjoint du rayon boucherie de l'époque- lui aussi a été licencié - qui serait le seul responsable de ces actes. On n'en saura pas plus parce que le parquet n'a pas poursuivi ce salarié et il n'est donc pas présent au tribunal.

"C'est le procès de la cupidité, de la rentabilité à tout prix au mépris de la santé" dit l'avocat de l'UFC-Que choisir Maître Wissam Bayeh. Il s'étonne des peines d'amende qu'il qualifie de "douces". La société Noiram est en effet condamnée à 15.000 euros d'amende.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined