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L'animateur télé Jean-Marc Morandini au tribunal ce lundi pour "corruption de mineurs"

Par
  • France Bleu

De chroniqueur de faits divers à prévenu : l'animateur de télévision Jean-Marc Morandini est jugé ce lundi à Paris pour avoir sollicité les faveurs sexuelles de deux adolescents. Ces faits allégués de "corruption de mineurs" remontent à 2009 et à 2013 et sont contestés par l'intéressé.

L'animateur télé Jean-Marc Morandini au tribunal lundi pour "corruption de mineurs" L'animateur télé Jean-Marc Morandini au tribunal lundi pour "corruption de mineurs"
L'animateur télé Jean-Marc Morandini au tribunal lundi pour "corruption de mineurs" © Maxppp - Nicolas Kovarik

L'animateur de télévision Jean-Marc Morandini comparaît ce lundi 24 octobre devant le tribunal correctionnel de Paris pour "corruption de mineurs". Il est soupçonné d'avoir sollicité les faveurs sexuelles de deux adolescents, par SMS pour l'un et via un casting pour le second. Passibles de cinq ans d'emprisonnement, ces faits allégués remontent à 2009 et à 2013 et sont contestés par Jean-Marc Morandini, 57 ans, qui anime sur CNews une émission quotidienne, dédiée aux médias et aux débats d'actualité, après avoir animé notamment les émissions "Crimes" sur NRJ 12 ou "Présumé innocent" sur Direct 8. "On a l'impression qu'on veut à tout prix que M. Morandini soit jugé", dénonce auprès de l'AFP l'une de ses avocates, Me Corinne Dreyfus-Schmidt, qui assure que son client a "été victime d'un lynchage médiatique terrible" tout au long de ces six années d'instruction.

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Trois plaintes déposées

La première plainte est venue d'un adolescent auquel Jean-Marc Morandini aurait fait des propositions sexuelles dans des échanges électroniques, entre février et mars 2013, au moment où l'animateur était chargé de l'émission "Vous êtes en direct" sur NRJ 12. Face aux enquêteurs en 2016, le plaignant avait évoqué des conversations ayant "dérapé" vers son orientation sexuelle et la masturbation. "Du fait qu'il était extrêmement médiatisé et populaire, j'ai fini par rentrer dans son jeu", avait-il déclaré, selon des éléments rapportés alors par 20 Minutes. Le second plaignant, qui s'est depuis désisté, avait de son côté raconté avoir été contacté en juillet 2009 par la société de production de l'animateur, via un site de casting, pour un projet de remake de "Ken Park", un film américain mettant en scène des relations sexuelles très crues entre adolescents.

Une troisième plainte a "récemment" été déposée, a appris franceinfo de source proche du dossier, celle d'un mineur qui accuse le chroniqueur de lui avoir demandé des photos intimes.

Position de "faiblesse"

Pour les besoins du casting, il avait assuré s'être rendu au domicile de Jean-Marc Morandini, s'être déshabillé devant lui et dit avoir refusé de se masturber comme le lui demandait l'animateur. Placé en garde à vue en 2016, Jean-Marc Morandini s'était défendu en assurant qu'il n'était pas informé de l'âge du premier plaignant et qu'il avait cessé toute relation avec le second dès lors qu'il avait appris qu'il avait moins de 18 ans. "On considère que l'infraction de corruption n'est pas constituée : il faut avoir eu le but de pervertir un mineur et c'est très difficile de savoir ce que recouvre exactement cette qualification", assure Me Dreyfus-Schmidt. Partie civile au procès, l'association Agir contre la prostitution des enfants (APCE) dit, elle, attendre une réponse pénale "exemplaire". "Les jeunes sont particulièrement exposés lorsqu'il s'agit de métiers attractifs tels que des castings, dans lesquels ils sont en position de faiblesse", estime Bérengère Wallaert, sa déléguée générale, citée dans un communiqué.

Crise ouverte à iTélé

Fin 2016, cette affaire avait provoqué une crise ouverte à iTélé, chaîne d'informations qui a précédé CNews, dont l'homme d'affaires Vincent Bolloré avait pris le contrôle un an plus tôt. Pendant un mois, la rédaction s'était mise en grève pour protester contre l'arrivée à l'antenne de Jean-Marc Morandini, qui venait d'être mis en examen pour "corruption de mineurs".  Le mouvement s'était soldé par le départ de près d'un tiers des journalistes de la chaîne d'information.  Dans une tribune alors adressée aux grévistes, M. Morandini leur avait alors demandé de le "laisser travailler". "Que signifie la présomption d'innocence, que chacun estime respecter, si je ne peux exercer mon métier avant la fin d'une procédure pénale qui peut être longue ?", écrivait-il.

Un autre procès pour "harcèlement sexuel"

Dans une autre affaire, Jean-Marc Morandini est également renvoyé en procès pour "harcèlement sexuel" à l'égard d'un comédien. Sa société de production "Ne Zappez pas ! Production", dont il est le représentant légal, sera jugée pour "travail dissimulé" à l'égard de cinq plaignants.  La date du procès n'a pas encore été fixée.

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