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L'accident de train de Denguin, un an après

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Le 17 juillet 2014, un train régional percutait un TGV à Denguin, au nord-ouest de Pau. Un an après, où en est l'enquête et où en sont les victimes ?

Collision ferroviaire entre un TGV et un TER à Denguin le 17 juillet 2014
Collision ferroviaire entre un TGV et un TER à Denguin le 17 juillet 2014 © Maxppp

Il y a un an,** un TER percutait par l'arrière un TGV à près de 90 km/h** . Le choc a été violent, surtout pour les passagers des premières voitures du train régional. En tout, il y a eu près de 120 victimes , une quarantaine de blessés, dont deux graves.

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Il y avait des perturbations sur les voies ce jour-là. Le TGV, au départ de Pau et en direction de Paris, roulait donc au ralenti, à 30km/h. Afin de garder une distance de sécurité, le TER, qui suivait le TGV, a été arrêté à un feu rouge. Mais ce signal est repassé au vert de manière inexpliquée . Le train régional a donc repris sa marche normale, et a percuté le TGV qui était devant lui.

Denguin se trouve dans les Pyrénées-Atlantiques, au nord-ouest de Pau
Denguin se trouve dans les Pyrénées-Atlantiques, au nord-ouest de Pau © Radio France

L'enquête continue

La question est donc de savoir comment un tel dysfonctionnement est possible , alors même que le système de circulation automatique des trains est censé être infaillible. La SNCF a rendu son rapport moins de 10 jours après l'accident, confirmant qu'il n'y a pas eu d'erreur humaine, mais qu'il s'agit bien d'un problème technique.

Le BEA-TT (le bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre) a été saisi pour établir le scénario précis de l'accident. L'enquête judiciaire, elle aussi continue, afin de déterminer les éventuelles responsabilités de la SNCF ou de RFF (réseau ferré de France, une société parallèle à la SNCF, et qui est en charge des voies ferrées).

La juge d'instruction en charge de l'enquête était justement sur le lieu de l'accident la veille de l'anniversaire de l'accident, le 16 juillet, avec les experts. Il s'agit des mêmes experts que pour l'accident de Brétigny, dont on vient de commémorer le 2e anniversaire. Ils ont déjà rendu un pré-rapport, mais ils avaient besoin d'aller sur place afin de le finaliser.

Ce pré-rapport rejoint les premières conclusions de l'enquête : c e serait la conjonction de plusieurs phénomènes qui seraient à l'origine de l'accident . D'abord la chaleur ; ensuite les rats, qui auraient rongé les cables, et qui les auraient dénudés ; enfin, les vibrations du train, qui auraient fait bouger les fils. Ainsi, les fils dénudés se sont donc touchés et ont déclenchés le passage du feu au vert. On devrait avoir le rapport final d'ici quelques semaines.

Des victimes toujours choquées

Patrick Warryn fait partie des victimes de l'accident. Il a eu deux côtes cassées. Aujourd'hui, il considère qu'il va bien. Il reprend même le train pour aller travailler. Mais un an après,** il subit encore les conséquences de cet accident** , tout comme les personnes qui était avec lui dans le train. "Moi j'ai eu de la chance. J'ai tellement eu mal que je n'ai pas eu peur. Mais je pense que j'ai des séquelles" .

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La SNCF a proposé des indémnisations aux victimes. La majorité les a acceptées. Patrick Warryn, lui, refuse pour le moment. Il considère que ce qu'on lui propose ne prend pas en compte le traumatisme qu'il a subit. "Ce n'est pas une question d'argent, c'est une question de principe . La SNCF ne peut pas s'en sortir comme ça. Je veux comprendre ce qui s'est passé" .

Patrick Warryn va donc demander une contre-expertise, et surtout, se constituer partie civile pour le procès à venir. Il veut aller jusqu'au bout, dit-il, pour avoir des réponses à ses questions.

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Mais il n'y a pas que les passagers du train qui, un an après, gardent des traumatismes. Les conducteurs de train sont, eux aussi, encore sous le choc de cet accident . "Les conducteurs sont inquiets. Dès qu'il y a un problème en ligne vient en tête ce qui s'est passé auparavant à Denguin et Brétigny" , explique Pierre Lacaze, le secrétaire CGT des cheminots des Hautes-Pyrénées.

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Comme les victimes, les syndicats attendent donc des réponses, même si cet accident ne les étonne pas.* "Ca fait des années que l'entretien du réseau se dégrade , notamment du fait des départs à la retraite non remplacés. Pour vous dire, les tronçons des voies étaient vérifiés tous les 2 à 6 mois. Aujourd'hui, on est passé à un an. Donc en attendant, il peut se passer beaucoup de chose", * explique Pierre Lacaze.

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