Jets de pétards dans la mairie de Challes : le jeune de 23 ans condamné à un an de prison ferme

Il a un visage rond, presque enfantin. "Je tiens à m'excuser auprès des élus. J'étais tout seul chez moi, je m'ennuyais. Souvent, je réfléchis après les actes", dit-il debout dans le box des prévenus, devant une salle comble. Trois élus sont venus à l'audience pour tenter de comprendre pourquoi, le 29 février dernier, ce jeune homme de 23 ans a jeté des pétards dans la salle de la mairie de Challes en plein conseil municipal. Il n'a jamais eu affaire à la Justice.

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"C'est un gamin de cinq ans"

A la barre, les avocats se succèdent pour raconter l'horreur de cette soirée. Le boum, puis les rafales pendant trente longue secondes, la panique générale, certains élus sidérés, et d'autres qui tentent de prendre la fuite, pensant à un attentat. Une conseillère municipale s'est gravement blessé en sautant par la fenêtre. Elle sort aujourd'hui de l'hôpital, neuf jours après les faits. Elle souffre de nombreuses fractures, et devra rester alitée pendant six semaines, avant de porter un corset pendant six semaines supplémentaires.

Lui explique qu'il ne visait pas la mairie. Il est passé près de chez son père, et il a vu la lumière allumée. Il a voulu faire "péter les pétards", explique le président. Puis il s'est caché pendant deux heures, dans le jardin de son père, épiant les balais de gyrophares des voitures de gendarmerie et des camions de pompiers. Il est ensuite rentré chez lui, il a regardé une série Netflix, avant d'écrire une lettre revendiquant son geste. "Vous avez aimé les coups de pétards ? Je suis le roi du cache-cache", a-t-il écrit, ponctuant sa missive de smileys. "Il a une grande immaturité. C'est un gamin de cinq ans", assure son avocate.

Un an de prison ferme

Les gendarmes l'ont interpellé le lendemain en robe de chambre alors qu'il jouait une nouvelle fois avec des pétards. Sa mère dit qu'elle a du mal à le cerner, son père parle d'un jeune "taquin". Son avocate ajoute qu'il adore le bruit des explosifs. "Je n'ai pris conscience que le lendemain, quand j'ai vu les articles sur Facebook", dit-il. "Maintenant, il faut assumer", répond le président. Le tribunal le condamne à 18 mois de prison dont un an ferme. Il doit se soigner, trouver un travail, effectuer des heures de travaux d'intérêt général, et il n'a pas le droit de paraître à Challes pendant cinq ans. Certains membres du conseil municipal ne veulent plus retourner dans la salle de la mairie.