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"Je vais lui faire une Samuel Paty" : le lycéen qui a menacé son professeur à Lormont a été jugé

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Reporté trois fois, le procès du lycéen girondin qui avait menacé, le 20 février dernier, son professeur de "lui faire une Samuel Paty" a enfin eu lieu ce mercredi soir au tribunal de Bordeaux, il s'est terminé aux alentours de minuit. La décision sera rendue le mercredi 9 août.

tribunal bordeaux
tribunal bordeaux © Radio France

"Je vais venir un jour avec une cagoule, un opinel, et lui faire une Samuel Paty." C'est la violence de ces mots qui était jugée au tribunal de Bordeaux. Des mots prononcés par un lycéen de terminale, à ses camarades à la fin d'un cours. Choquée, une professeure a alors effectué un signalement.

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"J'ai voulu faire rire mes amis"

Les mots sont violents et tranchent avec la voix adolescente du prévenu qui s'excuse et explique simplement : "J'ai voulu faire rire mes amis." En octobre 2020, Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie dans un lycée de Conflans-Sainte-Honorine avait été décapité après un cours sur la liberté d'expression, où il avait été question des caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo.

Le professeur choqué

Face à lui, c'est un professeur choqué, en arrêt maladie depuis cette menace de mort, qui aimerait comprendre cette violence. "Deux jours après, on apprenait le décès de la professeure de Saint-Jean-de-Luz" se souvient Anthony, qui raconte un quotidien sous tension au lycée depuis deux ans. "On avait fait des signalements, je me sentais vraiment menacé". En janvier, ce même élève lui avait lancé : "Je t'emmerde, toi et ta famille, va te faire foutre." Une violence que la défense met en lien avec les difficultés du jeune homme dans le cadre scolaire. Il l'admet, ce professeur l'a aidé : "Il a beaucoup été là pour m’aider en seconde et ça a toujours été très compliqué entre nous." Son professeur s'est dit "désolé" d'en être arrivé là.

Décision le mercredi 9 août

Si la procureure, comme la défense, affirme que ce n’était que des mots, sans intention concrète, elle souligne "qu'il n’est pas normal qu’un professeur doive se rendre au travail avec la peur au ventre, la peur de vivre un jour ce qu’a pu vivre Samuel Paty". Un procès exemplaire, c'est ainsi que le voudrait la procureure de la république. Elle requiert 4 mois d'emprisonnement avec sursis probatoire de 18 mois, à savoir une mise et à l’épreuve d'un an et demi pendant laquelle il devra réaliser 105 heures de travaux d'intérêt général, un stage de citoyenneté. À cela s'ajoute également l'interdiction de paraitre aux lycée des Iris à Lormont pendant la durée de la mise à l'épreuve et l'obligation de réparer le préjudice subit.

L'avocat de la défense, et le professeur lui-même, contestent la peine de prison. La décision sera rendue mercredi prochain le 9 août.

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