Passer au contenu
Publicité

INFO FRANCE BLEU - Une retraitée victime d'un tir de gaz lacrymogène chez elle à Marseille

Par

Jeanine, 78 ans, vit dans un immeuble de quatre étages à proximité de la place Jean Jaurès à Marseille. Elle raconte comment une grenade lacrymogène, tirée depuis la rue pour disperser les participants du carnaval de la Plaine interdit par la préfecture, a fini dans son appartement le 17 mars 2024.

Les deux grenades lacrymogènes retrouvées au pied de l'immeuble et conservées par Jeanine. Les deux grenades lacrymogènes retrouvées au pied de l'immeuble et conservées par Jeanine.
Les deux grenades lacrymogènes retrouvées au pied de l'immeuble et conservées par Jeanine. © Radio France - Fred Chapuis

Jeanine, retraitée marseillaise, habite près de la Plaine dans le 5e arrondissement de Marseille. Elle raconte pour la première fois sa détresse et le traumatisme vécu il y a un mois. Les faits dont elle est victime, remontent au dimanche 17 mars 2024 vers 22 heures.

Publicité

Ce soir-là, le carnaval de la Plaine se prolonge en soirée. Pourtant, la manifestation est interdite depuis 18h30 par la préfecture des Bouches-du-Rhône, en raison du risque de troubles à l'ordre public. Malgré l'arrêté, des centaines d'individus restent sur la place Jean Jaurès et alentour.

Les volets entrebâillés le soir du carnaval, portent encore la trace du projectile (en bas à droite).
Les volets entrebâillés le soir du carnaval, portent encore la trace du projectile (en bas à droite). © Radio France - Fred Chapuis

Affrontements entre les carnavaliers et la police

En milieu de soirée, des incidents finissent par éclater. Les forces de police, visées par des projectiles selon la préfecture, ripostent par des tirs de gaz lacrymogène afin de disperser le rassemblement. L'une des grenades, tirée depuis la rue, atteint l'appartement de Jeanine au 1er étage. Les volets, entrebâillés par la Marseillaise, portent encore les traces du choc. Tout comme l'une des fenêtres du salon et de la salle à manger, explosée façon puzzle.

Le canapé situé dans le salon est couvert d'éclats de verre depuis le 17 mars 2024.
Le canapé situé dans le salon est couvert d'éclats de verre depuis le 17 mars 2024. © Radio France - Fred Chapuis

"Depuis, je suis stressée"

"Je regardais la télévision dans ma chambre, raconte la retraitée sur France Bleu Provence. J'ai entendu une explosion et j'ai découvert que ma fenêtre de salle à manger était explosée avec mes vitres. J'avais fermé mes volets qui étaient croisés vers 20 heures. J'ai appelé les marins-pompiers parce qu'il y avait une odeur de lacrymogène. Ils sont vite venus".

"Ils m'ont fait descendre dans le hall d'entrée parce que j'avais du mal à respirer. Je me demandais ce qu'il se passait et j'ai réalisé qu'il y avait le carnaval de la Plaine. Je pensais que des voyous avaient lancé une bombe. Depuis, je suis très stressée. Au moindre bruit, je sursaute et je me remémore ce 17 mars".

loading

Jeanine conserve chez elle deux projectiles ramassés par les marins-pompiers en bas de son logement. Dans la semaine qui suit, la retraitée porte plainte contre X. Mais un mois après, elle attend toujours le passage d'un expert. Sa salle à manger porte donc encore les traces de cette soirée du 17 mars 2024.

"Par terr,e il y a plein de verre. Pour la fenêtre j'ai une bâche avec une barre en bois pour la caler et éviter qu'elle s'ouvre quand il y a du vent. La police m'a dit de ne rien toucher. J'ai pensé que ce serait plus rapide. Ça fait un peu long. Je ne peux pas héberger mes enfants. Et même moi, je ne suis pas à l'aise de vivre dans un salon pareil".

Sans nouvelle de la mairie et du parquet de Marseille

Pour informer et alerter les autorités de sa situation, Jeanine a envoyé des courriers recommandés à la mairie centrale de Marseille, celle du 4/5 ainsi qu'au procureur de la République. Toutes sont restées sans réponse. Enfin, pour ne rien arranger, la retraitée se retrouve au milieu d'une bataille d'assurance. La sienne et celle du propriétaire se renvoient la balle pour la prise en charge du sinistre, faute d'une responsabilité clairement établie.

La fenêtre du salon éclatée par la grenade lacrymo, est recouverte d'une bâche et tenue par un morceau de bois.
La fenêtre du salon éclatée par la grenade lacrymo, est recouverte d'une bâche et tenue par un morceau de bois. © Radio France - Fred Chapuis

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined