Incendies : quelles différences entre un feu “fixé”, “maîtrisé”, “circonscrit” ou “noyé” ?

"Fixé", "maîtrisé", "circonscrit", "éteint" ou "noyé", quand il s'agit de comprendre le vocabulaire des pompiers, il y a de quoi s'y perdre. D'autant que ces termes ont tous une signification bien précise. France Bleu vous explique la différence.

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"Fixé"

Quand un incendie est "fixé", cela signifie qu'il ne progresse plus. Le feu est toujours en cours mais la zone où les flammes se propagent n’évolue plus. 

Pour en arriver là, les pompiers se concentrent sur les zones les plus virulentes du feu : à l'avant du feu ou à sa lisière sous le vent - du côté opposé au vent, qui attise les flammes - par exemple. En revanche l'incendie est toujours actif sur les flancs, les flammes peuvent être vives et il y a des reprises. 

"Maîtrisé"

Un incendie est "maîtrisé" lorsque les flammes les plus importantes sont éteintes. Les lisières sont sous contrôle des pompiers, qui y éteignent systématiquement tout flamme.

"Circonscrit"

Une fois l'incendie "maîtrisé", les soldats du feu se mettent en devoir d'entourer la zone. Lorsque le feu est cerné en continu par les pompiers, on dit qu'il est "circonscrit". 

"Noyé" et "éteint"

Une fois l'incendie "maîtrisé", les pompiers doivent le "noyer" afin qu'il soit totalement "éteint". Il faut "supprimer tout point incandescent", explique le glossaire du feu des pompiers : arroser abondamment les lisières, éventuellement gratter le sol et arroser à nouveau.

L'incendie est "éteint" lorsqu'il n'y a plus de points chauds, braises ou fumeroles. Les pompiers peuvent alors quitter le sinistre.

"Mouillant" et "retardant"

En plus de l'eau, les pompiers utilisent d'autres produits pour éteindre les flammes et protéger la végétation menacée : le "mouillant" et le "retardant". 

Le "mouillant" est un produit qui, ajouté à l'eau, permet de favoriser son taux de pénétration dans les végétaux. 

Le "retardant" est une substance rouge qui, déposée sur les végétaux, permet de ralentir la progression du feu. Sa couleur permet aux pompiers de savoir quelles zones ont déjà été aspergées.

Les moyens aériens

Pour aider les pompiers au sol, il n'est pas rare que des moyens aériens soient déclenchés en renfort. 

Le Canadair (du nom de la firme canadienne qui mit au point l'appareil) est un avion bombardier d'eau amphibie qui s'approvisionne sur un plan d'eau douce ou en mer. Il transporte jusqu'à 6.000 litres d'eau.

Le Dash est aussi un avion bombardier d'eau. En revanche il se ravitaille à terre, sur une base de ravitaillement appelée "pélicandrome", et son réservoir peut contenir jusqu'à 10.000 litres d'eau.

Un hélicoptère bombardier d'eau transporte entre 1.000 et 1.500 litres d'eau dans un réservoir ou dans une "poche" suspendue à un câble.

Hectares "parcourus" ou "brûlés" ?

Pourquoi dit-on parfois que l'incendie a parcouru un certain nombre d'hectares, mais qu'il en a brûlé moins ? Comment est-ce possible ? 

Les flammes peuvent se propager sur de nombreux hectares sans brûler la totalité de la végétation sur leur passage, en faisant des "sauts" de végétation, par exemple : poussées par le vent, les braises s'envolent et mettent le feu à une zone plus éloignée. 

Ainsi un incendie peut avoir "parcouru" dix hectares mais n'en avoir "brûlé" que huit. C'est aussi la raison pour laquelle, lors de gros incendies, il arrive que le bilan final des surfaces brûlées soit moindre par rapport aux estimations en cours de feu.