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Incendie mortel à Wintzenheim : le gîte n'était pas passé en commission de sécurité ni déclaré en mairie

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Au lendemain de la mort de 11 personnes dans un dramatique incendie à Wintzenheim (Haut-Rhin), les premiers éléments de l'enquête indiquent ce jeudi que le gîte ne répondait pas aux normes de sécurité pour les établissements recevant du public, faute d'avoir passé la commission de sécurité.

A Wintzenheim (Haut-Rhin) : un incendie s'est déclaré dans un gîte qui accueillait des personnes handicapées. A Wintzenheim (Haut-Rhin) : un incendie s'est déclaré dans un gîte qui accueillait des personnes handicapées.
A Wintzenheim (Haut-Rhin) : un incendie s'est déclaré dans un gîte qui accueillait des personnes handicapées. © Maxppp - Vincent VOEGTLIN

L'enquête avance, après l'incendie mortel qui a pris ce 9 août dans un gîte hébergeant des adultes handicapés en vacances. Selon les premiers éléments indiqués à France Bleu Alsace par la vice-procureure de Colmar, le gîte, un grand bâtiment à colombage récemment rénové, n'était pas aux normes de sécurité. Le dossier concernant cette ancienne grange de 500 mètres carrés n'était pas passé devant la commission de sécurité dédiée aux établissements recevant du public (ERP), selon Nathalie Kielwasser.

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Ce passage en commission est obligatoire. Et en fonction de leur capacité d'accueil, la construction et l'exploitation d'un ERP sont soumises à des règles précises et des obligations de sécurité contre l'incendie : alarmes, registres de sécurité, contrôles.

Le bâtiment pas déclaré pour recevoir du public

L'activité gite n'était pas non plus déclarée en mairie pour l'établissement qui a brûlé, explique ce jeudi après-midi Daniel Leroy, adjoint au maire de Wintzenheim. "Nous savions que [la propriétaire] avait deux bâtiments déclarés comme gîtes où elle pouvait accueillir des gens", développe-t-il au micro de France Bleu Alsace, mais ce troisième bâtiment "n'était pas censé accueillir qui que ce soit". Il a bien "fait l'objet d'une déclaration de travaux il y a quelques années, mais qui ne touchaient qu'à des aménagements de façade", sans changement d'activité.

Les détecteurs de fumée "pas suffisants"

Le bâtiment disposait bien de détecteurs de fumée "mais pas suffisants pour ce type de structure", ajoute la vice-procureure à l'AFP, et "ce ne sont pas des détecteurs de fumée qu'on pose dans des structures hébergeant du public"
La propriétaire est en état de choc et n'a pas été placée en garde à vue.

L'établissement hébergeait 28 personnes au moment du drame. Un adjoint au maire de Wintzenheim, Daniel Leroy, affirmait quelques heures après le drame que le gîte n'était pas habilité pour accueillir autant de monde. La question du respect de la jauge est "toujours en cours" d'expertise précisait jeudi Nathalie Kielwasser à l'AFP.

Ce vendredi, le parquet de Colmar s'est dessaisi au profit du pôle des accidents collectifs à Paris. Une enquête préliminaire est ouverte qui porte sur "les chefs d'homicides et de blessures involontaires aggravés par la violation d'une obligation de sécurité ou de prudence prévue par la loi ou le règlement".

L'intérieur du gîte qui a brûlé à Wintzenheim
L'intérieur du gîte qui a brûlé à Wintzenheim - Photo postée sur les sites de locations

Le bilan de l'incendie est officiel depuis ce jeudi matin : onze corps ont été retrouvés parmi les décombres. Dix adultes handicapés issus d'associations de Lorraine et d'Alsace, ainsi qu'un accompagnateur de l'agence Oxygène qui organisait le voyage.

C'est la propriétaire du gîte qui avait alerté le secours, mercredi matin, et tenté de secourir plusieurs des locataires piégés à l'intérieur. Les occupants du rez-de-chaussée, membres d'une association de Franche-Comté, ont pu se sauver. Toutes les victimes décédées logeaient à l'étage. Une jeune femme de Meurthe-et-Moselle a eu la vie sauve en sautant par la fenêtre.

Jeudi et vendredi, les investigations se poursuivent sur place : une soixantaine de gendarmes sont mobilisés sur les lieux du sinistre au lieu-dit La Forge. Des sapeurs-pompiers éteignent les dernières fumerolles. L'identification des corps est également en cours.

Pour Denis Renaud, président de l'association nancéienne AEIM, qui a perdu quatre de ses membres, l'heure n'est pas à la polémique, "c'est le temps du deuil, de l'entraide, de la compassion". Il souhaite que, d'ici 40 jours, un hommage national soit organisé.

Concernant la prise en charge des victimes, le centre d’accueil reste ouvert à Wintzenheim. Le numéro de téléphone national unique d’information au public 09 70 80 90 40 est toujours actif.

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