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Incendie de Dun-sur-Auron : le suspect mis en examen pour homicide volontaire sur conjoint et incarcéré

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Près d'une semaine après les faits, l'enquête sur le corps calciné retrouvé à Dun-sur-Auron avance. Ce jeudi, le principal suspect et conjoint de la victime présumée a été mis en examen pour homicide volontaire par conjoint et placé en détention provisoire même s'il nie les faits.

Le principal suspect a été mis en examen et placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention du tribunal de Bourges Le principal suspect a été mis en examen et placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention du tribunal de Bourges
Le principal suspect a été mis en examen et placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention du tribunal de Bourges © Radio France - Manon Klein

Deux jours après avoir été arrêté à Toulouse, Stéphane, le conjoint de la victime présumée de l'incendie de Dun-sur-Auron, dans le Cher, a enfin pu être entendu par les enquêteurs et dans la foulée de sa garde à vue mis en examen et placé en détention provisoire. Même s'il nie avoir donné la mort à sa compagne, cet homme de 55 ans a affirmé aux enquêteurs que le corps calciné retrouvé dans la maison de Dun ce samedi était bien celui de Corinne, sa conjointe âgée de 64 ans.

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Il brûle le corps de sa compagne pour "préserver sa dignité"

Il aurait juste brûlé son corps pour "préserver sa dignité" après l'avoir retrouvée morte dénudée dans la baignoire.  Une mort consécutive, toujours selon lui, à une blessure que sa conjointe se serait elle-même infligée à la cuisse avec un pistolet gomme-cogne (qui tire des balles en caoutchouc). Stéphane assure avoir pris la fuite par peur d'être pris pour le coupable. Un scénario jugé peu crédible par les enquêteurs qui disposent de plusieurs éléments pour en douter.

Le premier d'entre eux est le témoignage d'un proche de Stéphane qui aurait recueilli sa confession et l'a confié aux enquêteurs. Dans cette version des faits, beaucoup plus simple, le quinquagénaire aurait avoué avoir tué sa compagne d'un coup de fusil, transporté le corps dans la baignoire avant le redéplacer dans la chambre, l'envelopper dans une couverture et y mettre le feu.

De fait, des traces de sang ont été retrouvées dans la salle des bains. Par ailleurs, Stéphane, au moment de son interpellation à Toulouse, transportait, dans le coffre de sa voiture, un fusil Winchester de calibre 12 et une grande quantité de munitions.

Nombreuses zones d'ombres à éclaircir

Mais l'enquête est encore loin d'être bouclée, de nombreuses zones d'ombres subsistent faute d'avoir eu le temps de réaliser toutes les analyses nécessaires. Le corps de la victime présumée, très dégradé par les flammes, n'est même pas encore formellement identifié, pas plus que la cause exacte de sa mort. Des examens toxicologiques, anatomopathologiques ainsi que des comparaisons ADN et dentaires doivent encore être menées. Cela pourrait prendre encore plusieurs mois selon la procureure de la République Céline Visiédo. Cependant, Corinne n'a pas été aperçue depuis l'incendie.

Les enquêteurs de la brigade de recherche de Saint-Amand-Montrond n'ont pourtant pas perdu de temps. Après la découverte du corps samedi matin dans cette maison en feu de Dun-sur-Auron, une enquête de voisinage leur avait rapidement permis d'apprendre qu'un couple vivait dans la maison touchée par les flammes. Installé depuis la toute fin de l'année dernière, cet homme et cette veuve s'étaient rencontrés il y a quelques années dans le Loiret, département dont Stéphane est originaire. Le couple possédait un véhicule, disparu au moment de l'incendie et qui a pu être tracé grâce à son GPS.  Pendant trois jours, l'itinéraire reconstitué montre que le véhicule est passé par Vierzon, Issoudun, Saran, puis Toulouse. La traque a finalement conduit les gendarmes à l'arrestation, sans résistance, de Stéphane mardi dernier dans le chef-lieu de la Haute-Garonne. Il aurait, pendant cette "cavale", dormi dans son véhicule.

Couple "discret" voire "reclus"

Selon les premiers éléments de l'enquête, c'est le portrait d'un couple marginal qui se dessine. Sans emploi connu, avec probablement des problème d'importante consommation de drogue, Corinne et Stéphane n'entretenaient pas de relations avec le voisinage. Stéphane avait déjà eu affaire à la justice mais jamais pour des faits de cette ampleur. Son casier judiciaire mentionne six condamnations pour des délits mineurs de travail dissimulé, excès de vitesse, stupéfiants... mais jamais de violences. Il est depuis ce jeudi soir mis en examen pour homicide volontaire par conjoint et placé en détention provisoire.

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