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Foot : la justice enquête sur les finances du SC Bastia

Par
  • France Bleu

Bastia, club de Ligue 1 de football, est visé par deux enquêtes préliminaires selon le Monde mercredi. La justice a repéré des flux financiers suspects.

Le football corse est une nouvelle fois dans le collimateur de la justice. Selon des sources judiciaires et policières, deux enquêtes préliminaires, conduites par le parquet de Bastia, visent depuis 2013 le club de football professionnel local, qui évolue en Ligue 1, le Sporting club de Bastia (SCB). Les investigations, déclenchées à la suite de signalements à la justice émanant de Tracfin, le service antiblanchiment du ministère de l'économie et des finances, ont été confiées à l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF).

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La première enquête porte sur la pose en 2012 d'une pelouse synthétique au centre d'entraînement du club. Une prestation facturée 600 000 euros au SCB par une société à responsabilité limitée basée dans l'Hérault, mise en sommeil depuis 2004 et réactivée pour cette seule opération.

Or, les enquêteurs semblent suspecter une importante surfacturation. S'ils ont bien trouvé trace de versements effectués par cette société à des fournisseurs français, italiens et turcs, pour un total de 240 000 euros, ils s'interrogent toutefois sur d'importants décaissements en espèces (180 000 euros entre septembre 2012 et mars 2013) réalisés par le dirigeant de la SARL et sur l'identité des destinataires finaux de ces sommes.

DES PROCHES DU GANG DE LA BRISE DE MER

La seconde procédure, ouverte en mai 2013, est la plus sensible. Elle porte sur des mouvements financiers suspects apparus entre le SC Bastia et deux sociétés : une entreprise de location de voitures et un débit de boissons. Entre 2012 et 2013, ces deux structures ont perçu plusieurs centaines de milliers d'euros du SCB dans des conditions qui restent à éclaircir.

La société de location de voitures LAC (Location automobile corse) exploite l'agence ADA située à l'aéroport de Bastia. Son gérant n'est autre que Pierre-Marie Geronimi, le président du Sporting.

Quant au bar-PMU qui intrigue les enquêteurs, ses dirigeants sont réputés très proches du fameux gang dit de « La Brise de mer ». A son apogée, dans les années 1980 et 1990, La Brise de mer, qui tirait précisément son nom d'un bar du vieux port de Bastia où ses membres avaient l'habitude de se réunir, réalisa plusieurs dizaines d'attaques à main armée contre des banques, en France et en Suisse.

**** « UN CLUB GÉRÉ DE MANIÈRE RIGOUREUSE »** **** **

Interrogé par* Le Monde* , mardi 21 janvier, Pierre-Marie Geronimi s'est dit « très surpris par le déclenchement de ces deux enquête s » dont il dit ne pas avoir été informé.

S'agissant de la première affaire, *« il s'agissait de la création d'un terrain en gazon artificiel pour les jeunes du club, nous avons été livrés tout à fait normalement et aucune anomalie n'a entaché ce contrat * », assure le président du SC Bastia.

Lire aussi : Nationalisme corse et football, les liaisons fatales

M. Geronimi se dit tout aussi étonné par la seconde procédure : « Ces mouvements financiers avec un débit de boissons ne me disent rien. En revanche, il est exact que le club a loué à plusieurs reprises des mini-bus, mais c'était pour transporter les jeunes du centre de formation, il n'y a aucun souci. »

Le patron du Sporting Club de Bastia, qui n'a pas encore été interrogé par les policiers, se dit « parfaitement serein , club étant géré de manière rigoureuse » . Sollicitée, la gérante de la SARL ayant posé la pelouse synthétique n'a pu être jointe.

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