Tours : Face au coronavirus, "5 à 10% de l'activité normale de la juridiction" assurés au tribunal
Face à la crise sanitaire du coronavirus, l'activité dû tribunal de grande instance de Tours est très fortement ralentie. Il a du fermer ses portes aux justiciables et aux avocats.
La justice et les tribunaux de France sont également touchés par le coronavirus. Des procès renvoyés, des personnels sur place fortement limités et le tribunal fermé pour juguler la diffusion du virus, telle est la situation actuelle à Tours.
Le Palais de Justice de Tours est fermé pour les justiciables et pour les avocats depuis lundi 16 mars au matin. Le nombre de dossiers traités est très fortement réduit : "On va assurer 5 à 10% de l'activité normale de la juridiction dans les prochains jours, probablement aussi dans les prochaines semaines et les prochains mois", explique Christophe Régnard, le président du tribunal de grande instance de Tours. Une présence minimale dans chaque service est mise en place pour traiter les urgences par courrier, "pour tout le reste, les gens vont rester chez eux" poursuit-il.
"Après les deux mois de grève des avocats, deux ou trois mois d'arrêt pour cause de coronavirus, la juridiction va avoir du mal à se relever de ces deux événements"
"La vraie question est de savoir quand on pourra reprendre ? Combien de temps cela va durer et puis comment on gérera l'après ? Très franchement après les deux mois de grève des avocats, deux ou trois mois d'arrêt pour cause de coronavirus, la juridiction va avoir du mal à se relever de ces deux événements", déplore Christophe Régnard, très inquiet.
"C'est catastrophique car on avait déjà des renvois, dans les suites de la grève des avocats, toutes les audiences étaient pleines jusqu'à l'été, on était déjà à remplir les audiences de septembre ! Naturellement si on doit renvoyer à nouveau deux ou trois mois d'audiences, les nouveaux dossiers vont continuer à arriver, et donc on va rapidement être confrontés à nos limites" prévoit-il.
Des détenus jugés par visioconférence
Christophe Régnard, le président du tribunal de grande instance de Tours le confirme, les dossiers traités sont limités aux urgences absolues. "Nous avions cette semaines trois audiences correctionnelles collégiales, on recitera la totalité des personnes. On a décidé de ne garder que les dossiers dans lesquels il y a des détenus car nous avons des délais, avec un processus pour les détenus qui ne seront pas extraits de la maison d'arrêt, on les jugera pas visioconférence. Ce n'est pas très satisfaisant mais nous n'avons pas d'autres solutions" explique Christophe Régnard.
"En matière civile, on ne garde aucun dossier sauf les extrêmes urgences, l'idée étant d'éviter que les avocats ne viennent à l'audience et on va démultiplier les procédures en visioconférence ou en version dématérialisée", prévoit-il.
Il anticipe aussi le fait que "50% de nos personnels ici vont peut-être être malades et donc il va falloir aussi gérer cela."
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