Enquête pour meurtre à Périgueux : dans l'ancien hôtel, les locataires habitués aux squats et aux bagarres

"Koffee shop" est écrit à la bombe de peinture sur le mur sale, face à des boites aux lettres défoncées. Par terre, la police a enlevé le corps, mais il reste deux draps bleus qui épongent le sang sur le lino. Difficile d'imaginer qu'il s'agit d'un ancien hall d'hôtel, si ce n'est le store à l'extérieur et l'écriteau sur la façade qui indique toujours "Hôtel de la gare". C'est là que les enquêteurs ont trouvé mort un jeune homme de 21 ans, dans la nuit de jeudi à vendredi.

Le parquet de Périgueux a ouvert une enquête pour meurtre, et précise qu'il portait des blessures "pouvant résulter de coups portés avec un objet perforant ou tranchant".

"On a allumé le flash, et on a vu le sang"

Deux jeunes ont découvert le corps vers une heure et demi du matin, alors qu'ils passaient dans la rue. L'un d'entre eux raconte : "J'ai vu un sac devant la porte, elle était entrouverte. On voyait qu'il y avait quelqu'un dedans. C'est un endroit que je connais, je me dis que c'est peut-être quelqu'un que je connais, qui a trop bu. On entre, on allume le flash du téléphone, et on voit qu'il y a du sang partout. On a appelé la police".

Il ne s'est pas attardé sur le visage de l'homme qu'il a aperçu au sol, une bouteille à côté de lui : "Je ne l'avais jamais vu avant". "Ils nous ont dit qu'il était mort", continue le jeune homme, qui a vu les enquêteurs s'affairer sur place toute la matinée pour prendre des empreintes et recueillir des témoignages.

Bagarres et petits trafics dans l'immeuble

L'ancien hôtel de la gare, il le connaît bien. Il y passe souvent pour voir des copains. L'établissement a fermé il y a plusieurs années, racheté par un propriétaire qui en a fait des chambres de bonne en location à 200 euros par mois. Beaucoup dans le quartier connaissent le code de la porte, même s'ils ne sont pas locataires, et la cuisine collective sert de lieu de rencontre. Les locataires parlent aussi de bagarres et de petit trafic de drogue dans les couloirs : "On voit des gens passer, qu'on ne connaît pas, qui n'habitent pas ici. Ils ont le code. Ils viennent squatter, ou fumer, je ne sais pas" , raconte un locataire de l'immeuble, encore secoué.

Les enquêteurs ont passé beaucoup de temps vendredi matin dans une des chambres, au fond d'un couloir. La victime habitait-elle dans l'ancien hôtel, ou était-elle seulement de passage ? Dans un communiqué, le procureur de Périgueux a seulement indiqué que le jeune homme était un habitant "de l'agglomération de Périgueux". L’autopsie du corps, qui devrait permettre de mieux comprendre les circonstances de la mort, aura lieu dans les prochains jours.