Migrants de Calais : du mieux dans la scolarisation des enfants

Promise depuis longtemps par l’Etat, l’école destinée aux enfants migrants de Calais fonctionne. Deux enseignants ont été recrutés par l’Education nationale pour faire la classe aux enfants réfugiés, au centre Jules-Ferry et dans le village de conteneurs situé juste à côté. Deux modulaires ont été installés, près de l’espace où vivent les femmes et les enfants.

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Une école pas tout à fait comme les autres

Si elle n’était pas au cœur d’un camp de réfugiés, cette classe serait comme une autre, avec ses petits bureaux d’enfants, ses chiffres et ses lettres affichés aux murs. La carte du monde permet de redonner des repères à des enfants, qui pour certains n’ont jamais connu l’école ou même leur pays.

On travaille d'abord sur le français, raconte Sylvain Bellard, l'un des deux enseignants, pour que cela devienne la langue de communication. Ensuite, on essaie d'apporter les mathématiques, car c'est aussi l'occasion de faire du Français de façon peut-être plus simple, puisque les nombres sont vite appris. Les enfants sont vraiment avides d'apprendre. Ils sont souvent déçus, quand c'est l'heure de partir.

Bientôt une deuxième classe entièrement informatisée sera opérationnelle, pour des cours plus individualisés, notamment avec les plus grands. Quarante enfants sont déjà inscrits dans cette école, où les apprentissages passent beaucoup par le chant.

On se débrouille avec des gestes et des dessins, avec de la communication non-verbale. Les enfants sont très réceptifs. C'est encore plus étrange que tout ce qu'on avait pu imaginer. Mais c'est très riche en échanges et en relations humaines, explique Sylvain Bellard.

L'école laïque du chemin des Dunes poursuit sa route

Cet accueil des enfants est un premier pas de l’Etat vers la scolarisation des migrants. Mais un pas tardif et complémentaire, alors que des bénévoles ont monté une école dans la jungle, il y a près d’un an.  Et même si, entre temps, la partie sud de la jungle a été démantelée, l’isolant au milieu d’un no man's land, l’Ecole laïque du chemin des Dunes continue de mobiliser ses enseignants et bénévoles. Ils vont chercher les enfants à pied, une sorte de ramassage scolaire, dans le village de caravanes où sont rassemblées les familles. Plus de 80 enfants sont passés par ici, et des centaines d’adultes.

Maintenant, il y a une grande classe adulte, qui est toujours pleine avec des cours de Français et d'Anglais. Et une classe enfants qui fonctionne tous les après-midi, raconte Virginie Tiberghien, qui coordonne le projet. Pour les enfants, c'est rassurant, avec des repères et des rituels : on se met en rang, on a chacun sa place  et on lève le doigt pour poser une question. Des choses qui les rassurent.