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Disparition de Mathis à Caen : Sylvain Jouanneau reste flou

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Près de quatre ans après la disparition, près de Caen, du petit Mathis alors qu'il était confié à son père dans le cadre d'un droit de visite, le procès du père de Mathis s'ouvre ce lundi aux assises du Calvados. Ce lundi après-midi à la barre, après les parents de Sylvain Jouanneau, c'est l'accusé qui est interrogé par la présidente du tribunal.

Disparition de Mathis : le père du garçon, Sylvain Jouanneau, à son arrivée devant la cour d'assises du Calvados.
Disparition de Mathis : le père du garçon, Sylvain Jouanneau, à son arrivée devant la cour d'assises du Calvados. © Radio France

Près de quatre ans après la disparition du petit Mathis près de Caen, son père, Sylvain Jouanneau, est jugé par la cour d'assises du Calvados à partir de ce lundi pour** enlèvement de mineur, séquestration et menace de mort** . Mathis avait huit ans . Après son week-end de garde, il ne l'a pas ramené à sa mère en septembre 2011. Depuis, aucune nouvelle du procès.

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L'interrogatoire de l'accusé est en cours ce lundi en fin de journée. La présidente s'attache à comprendre le périple de Sylvain Jouanneau depuis le jour où il a récupéré son fils près de Caen. Mais Sylvain Jouanneau fait des digressions et reste flou devant la cour d'assises du Calvados.

De Caen à Bayonne, puis à l'étranger ?

"Je suis dans l'anticipation, pas dans la manipulation " assène Sylvain Jouanneau. De ses réponses, on comprend qu'il a passé une première nuit à Caen avec son fils chez des personnes qu'il ne veut pas nommer "pour les protéger". Il a ensuite pris la route pour Bayonne, il avait tout prévu pour ne pas s'arrêter : jeux, casse-croûtes, etc.  Un premier contact est prévu à Bayonne avec des personnes dont il tait encore le nom.

Un mois : "le temps nécessaire pour la mise en sécurité de Mathis "

À Mathis, il raconte alors que sa maman et son compagnon ont eu un accident et que c'est pour ça qu'ils s'enfuient. Il a ensuite mis un mois à gérer les conséquences de cette annonce qui a énormément choqué Mathis et pour "régler la situation ". Quand il parle de "la situation ", on comprend qu'il parle de sa séparation avec la maman de Mathis et le problème de la garde de cet enfant. "Pourquoi un mois ? " demande la présidente : "c'était nécessaire pour la mise en sécurité de Mathis, pour assurer la jonction " lâche Sylvain Jouanneau. "On était à l'abri avec d'autres personnes. " "Combien de personnes ? " demande la présidente. "Peu importe " répond Jouanneau et il poursuit : "J'en ai déjà dit plus qu'au juge ".

Il explique qu'à ce moment-là, il se demand si un "retour " en France est possible. "Vous étiez donc à l'étranger ? Quel pays ? Sans passeport, comment avez-vous traversé les frontières ? " La présidente multiplie les questions. Sylvain Jouanneau ne répond pas directement : "Vous me demandez de compromettre des personnes. "

"Il faut que ça s'arrête"  - Le père de Sylvain Jouanneau à son fils

Ce lundi après-midi, le père de Sylvain Jouanneau s'adresse à son fils devant la cour d'assises : "Donne des infos pour que Mathis soit retrouvé. Il faut que ça s'arrête, fais-le pour Mathis. Lui, il n'a rien demandé. Fais-le pour toi aussi. Comment peux-tu vivre avec un tel poids sur la conscience ? " Face à ces questions de son père, Sylvain Jouanneau garde la tête baissée.

Le grand-père de Mathis et père de l'accusé qui raconte que Sylvain Jouanneau avait envoyé, le 8 septembre 2011, une lettre de quatre pages à ses parents. Il leur écrivait qu'il avait "enlevé Mathis, qu'il ne fallait pas le chercher et qu'il ne fallait pas s'inquiéter parce qu'il avait des complices forts et puissants. "

"Immense chagrin que nous cause l'acte impardonnable de notre fils" - La mère de Sylvain Jouanneau

À son tour à la barre, la mère de Sylvain Jouanneau raconte la dernière image qu'elle garde de son petit-fils qui courait vers le camping-car de son père "tout content à l'idée de passer le week-end avec lui. " "Situation ô combien pénible, immense chagrin que nous cause l'acte inconsidéré et impardonnable de notre fils. "

À propos du couple formé par son fils et Nathalie Barré, elle évoque "l'attitude horrible de deux êtres immatures qui ont préféré assumer leur vengeance, plutôt que de prendre en considération ce petit bonhomme qui n'avait que deux ans et allait être la principale victime de leur discorde. "

"La justice s'est emballée" - Sylvain Jouanneau

À l'ouverture de l'audience ce lundi matin, Sylvain Jouanneau explique qu'il reconnaît la soustraction de mineur et les menaces de mort mais pas l'enlèvement. "La justice s'est emballée. Je suis agressé par la violence de ces termes. " affirme le père de Mathis qui a toujours assuré que l'enfant était en sécurité depuis sa disparition en septembre 2011. "Est-ce normal que vous ayez enlevé votre fils à sa mère ? Qu'il soit tout seul depuis tout ce temps ? " lui a lancé l'avocat général. L'accusé n'a pas répondu.

Un procès très attendu

Il y avait foule ce lundi matin au palais de justice pour assister à ce procès qui doit durer quatre jours. Une trentaine de journalistes ont été accrédités.

Sylvain Jouanneau et son fils Mathis sur l'avis de recherche diffusé après leur disparition en septembre 2011.
Sylvain Jouanneau et son fils Mathis sur l'avis de recherche diffusé après leur disparition en septembre 2011. © Radio France

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