Deux gérants de bistrot poursuivis pour non assistance à personne en danger à Toulouse

Le procès du Zinc de Rosy se tient toute cette semaine devant la cour criminelle départementale à Toulouse. Les faits remontent à il y a presque deux ans et demi, en mai 2019.  Un client de ce bar situé avenue des Etats-Unis était mort après une bagarre générale. Il avait 54 ans. Cinq hommes âgés de 23 à 30 ans sont accusés d'avoir porté les coups. Le couple de gérants (elle a 63 ans, lui 56) est poursuivi pour non assistance à personne en danger.  

ⓘ Publicité

Une "stupide bagarre de comptoir"

Fin mai 2019 il est 2 heures du matin, des riverains de l'avenue des États-Unis appellent les secours. Il y a des cris, une bagarre. Un automobiliste s'arrête, il filme les derniers coups. Les agresseurs fuient en voiture et laissent derrière eux un homme gisant sur le trottoir, la tête en sang. La rixe avait commencé un peu plus tôt dans le bar "Le zinc de Rozy". 

"Une stupide bagarre de comptoir qui dégénère pour une histoire de briquet refusé" commente un acteur du dossier. L'établissement est aujourd'hui fermé, ce drame et le Covid en ont eu raison.  

Non assistance à personne en danger

Le couple de gérants du bar où la bagarre a débuté est pour sa part poursuivi pour non assistance à personne en danger.  Leur intervention aurait pu tout changer, estime Maître Nicolas Raynaud De Lage, avocat d'un des jeunes accusés d'avoir porté des coups à la victime.

"Le couple qui tenait ce bar a été dans cette petite lâcheté du quotidien qui consiste à dire je n'ai rien vu, rien entendu, je ne suis au courant de rien, je ne veux pas d'ennuis." - Me Raynaud De Lage

Les gérants n'ont pas tenté de séparer les protagonistes ni appelé les secours. Après que la bagarre s'est déplacée sur le trottoir, ils ont fermé le rideau et nettoyé à grande eau leur établissement.

Ils encourent cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende pour non assistance à personne en danger. Les cinq hommes accusés de violence en réunion ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner risquent 20 ans d'emprisonnement.