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Des élus d'Indre-et-Loire formés par les gendarmes à lutter contre les agressions et incivilités

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Quasiment deux ans après la mort du maire de Signes, dans le Var, les premières formations pour lutter contres les agressions commencent à être données par les gendarmes aux élus, un peu partout en France. En Indre-et-Loire, la première session a eu lieu mardi 1er juin.

La première formation a eu lieu à Parçay-Meslay le 1er juin. La première formation a eu lieu à Parçay-Meslay le 1er juin.
La première formation a eu lieu à Parçay-Meslay le 1er juin. © Radio France - Adrien Bossard

Dans l'amphithéâtre de la Maison des Sports de Parçay-Meslay, au nord de Tours, une vingtaine d'élus d'Indre-et-Loire écoutent attentivement l'exposé des trois gendarmes brigadiers. Formés par le GIGN, ils donnent la toute première formation dans le département pour permettre aux élus de lutter contre les incivilités et les agressions.

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Après une grosse partie théorique sur la façon d'écouter les administrés en cas de problème, les élus sont invités, par de petits exercices, à mettre en pratique ce qu'ils viennent d'apprendre. "Le but est d'éviter le conflit, de comprendre toujours ce qui pousse vos habitants à pester contre tel ou tel sujet, explique l'un des trois gendarmes négociateurs. Ce qui est primordial, c'est de faire redescendre la tension pour arriver à un dialogue constructif. Tout part de là. Sinon, la situation peut s'envenimer." 

Tout y passe. Problème de voisinage, travaux dans la commune, permis de construire non délivré, les élus sont confrontés à la réalité de leur quotidien. Victime d'une agression lors de l'installation de gens du voyage sur sa commune, il y a de ça quelques mois, la maire de Saint-Quentin-sur-Indrois, Cécile Deruyver-Averland, se sent plus en confiance, à l'issue de la formation. "Ce jour-là, le ton est monté entre nous parce que je suis une femme et l'homme de la communauté à qui je m'adressais n'aimait pas qu'une femme lui dise qu'il n'avait pas le droit de s'installer là, raconte-t-elle. Il m'a bousculée et je me suis énervée. Aujourd'hui, avec la mise en situation que nous avons fait, j'ai compris que j'aurais pu utiliser d'autres mots, que j'aurais pu être moins directe dans ma gestuelle et j'aurais surtout dû me mettre moins proche de l'homme à qui je parlais car il a facilement attrapé mon bras." 

Il serait intéressant que chaque administré dans sa vie fasse au moins une année en collaboration avec un maire. Et il verrait qu'on y passe du temps, que c'est du 7 jours sur 7 et du 24 heures sur 24. 

En 2020, 1.276 agressions, insultes ou menaces envers les élus ont été recensées par le ministère de l'Intérieur. C'est trois fois plus qu'en 2019. Pour Cécile Deruyver-Averland, c'est en partie dû à une méconnaissance de leur rôle. "Nos administrés ne savent pas ce que fait leur maire. Ils ne savent pas tous que pour passer un marché, il faut lancer un appel d'offres et que ça prend du temps. Ce n'est pas comme un particulier qui peut annuler un devis du jour au lendemain. Il serait intéressant que chaque administré dans sa vie fasse au moins une année en collaboration avec un maire. Et il verrait qu'on y passe du temps, que c'est du 7 jours sur 7 et du 24 heures sur 24. Car en plus d'être dans l'action, on est à la fois le confident, le gendarme et le bureau de pleurs."

Ces formations données par la gendarmerie et demandées par l'association des maires de France, après la mort du maire de Signes, dans le Var, en août 2019, vont se multiplier. La prochaine en Indre-et-Loire aura lieu le 8 juillet prochain.

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