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"Dégagez les PD" : un bar LGBT pris pour cible dans le centre-ville de Bordeaux

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Le Coco Loko, bar LGBT-friendly du centre-ville de Bordeaux, est victime d'homophobie. L'établissement est la cible de tags homophobes et de courriers menaçants depuis plusieurs mois. "Il y avait des inscriptions en lettres rouges sur les murs, c'était écrit "Dégagez les PD !", raconte le gérant.

Le gérant du Coco Loko, Julien Colonna, a porté plainte à plusieurs reprises Le gérant du Coco Loko, Julien Colonna, a porté plainte à plusieurs reprises
Le gérant du Coco Loko, Julien Colonna, a porté plainte à plusieurs reprises © Radio France - Justine Claux

C'est une institution pour la communauté LGBT à Bordeaux. Le bar Coco Loko a été victime d'insultes homophobes. L'établissement, situé rue Duffour Dubergier, près de l’hôtel de ville, a été la cible d'actes de vandalisme et d'intimidation. "C'est une première depuis l'ouverture du bar il y a huit ans, ça n'était jamais arrivé", s'indigne le gérant, Julien Colonna.

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Depuis plusieurs mois, il reçoit des courriers menaçants, où il est par exemple écrit "Nous ne voulons plus voir de PD dans ce quartier". Julien Colonna a aussi découvert des tags homophobes, notamment "Dégagez les PD !", dans les parties communes de son établissement à la mi-décembre. Le patron du Coco Loko, soutenu par l'association Stop Homophobie, a décidé de porter plainte à plusieurs reprises.

Le patron du Coco Loko a découvert les tags homophobes à la mi-décembre
Le patron du Coco Loko a découvert les tags homophobes à la mi-décembre - Julien Colonna

Que s'est-il passé exactement ?

Tout commence le 15 décembre. Ce jour-là, le patron du bar, Julien Colonna découvre des tags homophobes dans le hall d'entrée de son local à poubelles. "Il y avait des inscriptions en lettres rouges sur les murs, c'était écrit "Dégagez les PD !", ma boîte aux lettres avait aussi été vandalisée, c'était marqué "PD" dessus", raconte-t-il. Le gérant du Coco Loko décide alors de porter plainte une première fois mais l'histoire ne s'arrête pas là.

La boîte aux lettres du bar Coco Loko a été plusieurs fois vandalisée
La boîte aux lettres du bar Coco Loko a été plusieurs fois vandalisée © Radio France - Justine Claux

La violence monte encore d'un cran quand le gérant du bar reçoit une lettre de menaces ce vendredi 23 février. "Là, j'ai vu que c'était beaucoup plus menaçant, j'ai commencé à me faire du souci pour mon équipe, le courrier disait qu'on était des dépravés, qu'on ne devrait pas être ici et que je devais arrêter, sinon on s'en prendrait à moi", raconte-t-il. Julien Colonna a, une nouvelle fois, porté plainte ce mardi 27 février.

Le gérant du bar a reçu une lettre de menaces vendredi 23 février
Le gérant du bar a reçu une lettre de menaces vendredi 23 février - Julien Colonna

"J'ai peur pour la sécurité de mes salariés"

"C'est de plus en plus menaçant", s'inquiète le patron du bar. Il s'interroge : jusqu'où la violence peut-elle aller ? Quelle est la prochaine étape ? "J'ai peur pour la sécurité de mes salariés et du bar, ce n'est pas agréable de travailler dans ces conditions, insiste-t-il. C'est quand même incroyable qu'en 2024, ça arrive encore ! On pensait que les gens étaient ouverts maintenant mais ça nous rappelle que non, pas tout le monde".

Sur les réseaux sociaux, Julien Colonna a décidé d'interpeller la mairie de Bordeaux pour obtenir de l'aide. "J'appelle la municipalité à lutter avec nous contre ces actes homophobes, c'est un combat de tous les jours, explique-t-il. En faisant pression sur les personnes qui nous menacent, elles prendront peut-être peur". Alertée, la mairie de Bordeaux a depuis apporté son soutien au bar LGBT. "C'est inquiétant, il faut être vigilant et faire attention à ce que ça n'aille pas plus loin" , estime Olivier Escots, adjoint au maire de Bordeaux, en charge de la lutte contre les discriminations.

Un phénomène récurrent à Bordeaux ?

"C'est un phénomène inquiétant et récurrent", ajoute encore Olivier Escots. "Hélas, ça arrive encore en 2024,  on a vu des actes LGBTphobes resurgir ces dernières années", ajoute-t-il, en référence à la marche des Fiertés qui avait été émaillée de violences en 2022. "Un groupuscule d'extrême droite avait agressé la marche et tous les passages piétons aux couleurs de l'arc-en-ciel dans les différents quartiers de Bordeaux avaient été tagués", se souvient-il.

Après les insultes homophobes proférées contre le bar Coco Loko, la mairie de Bordeaux attend désormais une réponse juridique, "il faut retrouver les auteurs de ces menaces et les punir", insiste Olivier Escots. En attendant, aucune mesure particulière n'est mise en place pour protéger l'établissement, "la police municipale fera des rondes comme à son habitude mais le bar ne sera pas sous surveillance", précise l'adjoint au maire de Bordeaux.

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