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À Rouen, une femme est condamnée à 10 ans de prison pour la mort de son conjoint violent

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L'avocate générale avait demandé la requalification en coups mortels mais la cour d'assises de la Seine-Maritime n'a pas suivi. Elle a condamné Alexandra Richard à dix ans de prison pour avoir tué d'un coup de fusil son compagnon violent en octobre 2016 à Montreuil en Caux.

Les jurés ont condamné Alexandra Richard à 10 ans de prison pour le meurtre de son compagnon. Les jurés ont condamné Alexandra Richard à 10 ans de prison pour le meurtre de son compagnon.
Les jurés ont condamné Alexandra Richard à 10 ans de prison pour le meurtre de son compagnon. © Radio France - Anne Bertrand

A la question Alexandra Richard a-t-elle donné volontairement la mort à Sébastien Gest, les jurés ont répondu oui. Pour ses filles, sa mère, son avocate et tous ses soutiens présents dans la salle, c'est le choc. L'avocate générale avait requis la requalification des faits en coups mortels. Dans son réquisitoire, elle a rappelé qu'il n'y a pas de petites violences : "Une gifle, une bousculade, ce sont des violences. Il y a les mots aussi. On dit souvent que les mots blessent." L'avocate générale a refusé de retenir l'homicide involontaire ou la légitime défense mais elle est convaincue qu'il n'y a pas eu d'intention meurtrière. Elle a donc demandé que les faits soient requalifiés en violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner mais réclamé en même temps une peine plancher de 10 ans d'emprisonnement. Car "oui, c'était un homme violent mais méritait-il de mourir?, objecte-t-elle.

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Les jurés ont estimé, eux, que l'intention d'homicide était avérée. A la grande satisfaction de deux des parties civiles, pour qui Alexandra Richard a réellement voulu tuer son compagnon en prenant le fusil dans l'armoire et en le chargeant.  Pour Me Capitaine, qui défend les parents de Sébastien Gest, ce n'est pas une surprise : "Je pense que la cour d'assises a fait une juste application des textes en retenant l'homicide volontaire".

Des jurés ont condamné froidement cette femme qui n'est pas du tout pour moi une criminelle - Me Tomasini, avocate de la défense

Alexandra Richard a maintenu pendant tout le procès que c'était "un acte de désespoir" pour se protéger de son compagnon qui menaçait, a-t-elle dit, de lui "défoncer la gueule". Le coup serait parti accidentellement quand il a saisi l'arme. Mais personne n'a vu la scène. Son avocate, Me Tomasini, avait entamé sa plaidoirie en parlant de "réquisitions inacceptables". "10 ans, avait-elle poursuivi, ça me rappelle la condamnation de Jacqueline Sauvage", cette femme qu'elle a défendue lors d'un procès devenu emblématique des violences conjugales. "Mais elle, c'était trois balles dans le dos!"

Le choc est donc immense pour l'avocate de la défense à l'énoncé du verdict. Au micro de France Bleu Normandie, Me Tomasini déclare : "Ça remet en cause beaucoup de choses pour moi. Des jurés qui pourtant étaient en majorité des femmes n'ont pas eu de doutes et ont condamné froidement cette femme qui n'est pas du tout pour moi une criminelle à une peine qui est lourde". Elle va réfléchir avec sa cliente à faire appel.

Alexandra Richard, qui comparaissait libre sous contrôle judiciaire, est donc repartie sous escorte policière pour finir sa nuit en prison. La prison dont elle disait, plus tôt dans la journée, qu'elle y dormait mieux qu'aux côtés de son conjoint violent.

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