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Au moins 150 vautours s’attaquent à une jument vivante, l’effroi des agriculteurs d’Aveyron

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Une jument a été tuée à Vézins-de-Lévézou en Aveyron il y a quelques jours sous les yeux de ses propriétaires et d’une petite fille de cinq ans. L’attaque de trop pour les syndicats agricoles qui estiment à une douzaine le nombre d’animaux tués depuis le début 2021.

Les vautours dans le champs de Claire sur le Lévézou. Les vautours dans le champs de Claire sur le Lévézou.
Les vautours dans le champs de Claire sur le Lévézou. - @Claire Veilledent

Les agriculteurs ont voulu choquer en début de semaine. Ils ont déposé le cadavre d’une jument sur les marches de la DDT (Direction départementale des territoires), les services préfectoraux de Rodez. Un geste fort alors que beaucoup ont été très marqués quelques jours auparavant par l’attaque de cette jument. 

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Les agriculteurs avec le cadavre de la jument devant les services de la préfecture à Rodez.
Les agriculteurs avec le cadavre de la jument devant les services de la préfecture à Rodez. - @Jeunes Agriculteurs

L’animal s’est fait dévorer vivant par plus d’une centaine de vautours. L’attaque s’est produite le jeudi 13 mai dans un champ dans une commune du Lévézou. La jument était âgée, mais pas malade. Les propriétaires de l’animal sont arrivés alors qu’elle était encore vivante. Ils ont eu beaucoup de mal à faire fuir les oiseaux.

Le couple d’agriculteurs qui était sur place avec leur petite fille de cinq ans a eu très peur. Claire Vieilledent raconte un moment d'horreur, mais aussi la culpabilité de n'avoir pu protéger son animal. "C'était l'hécatombe avec des vautours partout, et on ne voyait pas la jument. Elle était à terre, mais sous des vautours qui étaient à hauteur d'homme. Sur la photo, apparemment, on comptait 140 oiseaux. Ils n'y étaient pas tous. J'ai dû passer à travers pour récupérer ma fille. On a dû passer à pied au milieu. C'était vraiment effrayant. Pour ramener le cadavre, on a eu un mal fou. Les vautours ont compris qu'on allait leur prendre leur nourriture. Et là, ils sont devenus complètement fous. Ils ont sauté sur l'outil agricole de mon compagnon. Il a eu énormément de mal." 

Des humains peuvent-ils aussi être attaqués ? 

Des syndicats agricoles demandent que les autorités s'occupent vraiment de ce dossier, avec notamment un soutien financier de l'État en cas d'attaque, et la régulation de la population de vautours sur le territoire. Et Romain Déléris le président des Jeunes Agriculteurs (JA) en Aveyron s'interroge. "Si la préoccupation majeure aujourd’hui est la protection des troupeaux, et que l’objectif est d’avoir zéro attaque face au comportement déviant des vautours, à leur adaptation en devenant prédateurs, nous pouvons poser la question de la sécurité pour les humains. Des attaques de vautours sur l’homme ont déjà eu lieu en France." Une affirmation que réfute totalement une association comme la LPO. Et les spécialistes des vautours insistent aussi : selon eux ces rapaces ont des "interactions" exclusivement à des animaux morts ou très affaiblis.  

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Numéro d'appel spécial vautour

Quoi qu'il en soit, l’action des JA et de la FDSEA (le syndicat majoritaire) qui accompagne les exploitants a commencé à porter ses fruits. La préfète de l’Aveyron et la DDT ont informé ce jeudi qu’un numéro d’appel unique est mis en service pour les éleveurs du département de l’Aveyron, confrontés à un dommage sur un troupeau domestique, mettant en cause le vautour fauve. Ce numéro unique est le 05.65.73.50.89

L’appel à ce numéro permettra de recueillir le témoignage de l’éleveur, et de faire procéder à des relevés de terrain par des agents de l’Office français de la biodiversité qui pourront être accompagnés, le cas échéant, d’un vétérinaire pour expertiser l’animal. Dans le cas de la jument de Vézins-de-Lévézou, l’autopsie a bien prouvé que la mort était due à l’attaque des vautours. Une dizaine d’oiseaux  se seraient agrippés à son dos. Il faut savoir que pour le moment, il n'y a aucune indemnisation pour les agriculteurs qui perdent des animaux à cause des vautours.

En Aveyron, on recense 1.500 oiseaux de cette espèce. Les couples font 0,7 petit par an, de l’âge de 5 à 19 ans en moyenne. Ils vivent ensuite jusqu’à 30 ans en moyenne. À l’heure actuelle, on estime donc que 500 vautours naissent chaque année. La population ne cesse donc de croître, amplifiant les besoins en nourriture. 

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