Assassinat de Montferrier-sur-Lez : qui était le médecin tué à coups de couteau dans son sommeil ?

Après une enfance "sans histoire" dans l'est de la France, Pascal Bilger devient un homme au parcours brillant. Il termine d'abord HEC à Paris, mais la perspective de poursuivre dans cette voie ne l'emballe pas alors il retourne à Strasbourg et fait médecine. Sa thèse de doctorat porte sur le cancer du sein rapporte l'enquêtrice de personnalité, à la barre de la cour d'assises de l'Hérault. Elle est venue devant les jurés dresser le portrait de la victime d'un crime d'une rare violence, commis dans la nuit du 19 au 20 avril 2018 à Montferrier-sur-Lez.

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Un humaniste

Quand il rencontre sa future épouse, tous deux n'ont pas encore 30 ans. Le couple, fervent catholique, s'installe à Montferrier-sur-Lez en 1999. Elisabeth Bilger met ses études entre parenthèses pour élever leurs cinq enfants alors que Pascal Bilger est médecin-conseil à la CPAM de l'Hérault. Il y travaillera pendant une vingtaine d'années.

Son entourage professionnel et personnel ne tarit pas d'éloges : "altruiste, honnête, bienveillant, humble, chaleureux drôle". Il avait coutume de jouer au football avec les autres parents de la commune et a fait une formation pour être bénévole à SOS Amitié à laquelle il n'a pas donné suite.

Le démon de midi

À l'approche de la cinquantaine, Pascal Bilger ressent un besoin de liberté, comme s'il étouffait au sein de son couple dont le ciment est avant tout les enfants. Il confesse alors à son épouse qu'il veut essayer des relations extra-conjugales. Ce qu'il imaginait salvateur se révèle fatal pour leur propre relation. Ils se séparent, elle demande le divorce et tombe dans les bras d'un homme rencontré sur Internet. Cet homme n'est autre que Patrick Goussé, l'accusé, aujourd'hui jugé pour assassinat.

Une rupture douloureuse

Pascal Bilger tente de recoller les morceaux, de nombreux SMS en témoignent, insistants mais "jamais odieux, ni injurieux" précise la présidente de la cour. Patrick Goussé en revanche interprète ces messages à répétions comme une agression, un harcèlement insupportable de la femme avec qui il vit désormais. Et alors que la relation entre les anciens époux se détend enfin, il décide de "sauver" cette femme qu'il dit en danger, en assénant 23 coups de couteau à Pascal Bilger dans son sommeil.

Le jour de son enterrement, le prêtre qui avait prévu une cérémonie dans la chapelle a dû ouvrir "la grande salle" pour pouvoir accueillir toutes les personnes présentes. Quant aux collègues de Pascal Bilger, ils ont planté un arbre à sa mémoire.

Accessoirement, il était le neveu de l'ancien avocat général Philippe Bilger, aujourd'hui intervenant régulier sur Sud radio.