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Assassinat de Montferrier-sur-Lez : l'accusé, "un homme qui se veut hors du commun mais qui ne l'est pas"

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Patrick Goussé est jugé aux assises de l'Hérault pour l'assassinat de Pascal Bilger en avril 2018 à Montferrier-sur-Lez, près de Montpellier. La victime, qui a reçu 23 coups de couteau en pleine nuit et dans son sommeil, était l'ex-mari de la compagne de l'accusé. Le procès s'est ouvert lundi.

Au premier du jour du procès, c'est la personnalité de l'accusé qui a été abordée devant la cour d'assises de l'Hérault (illustration) Au premier du jour du procès, c'est la personnalité de l'accusé qui a été abordée devant la cour d'assises de l'Hérault (illustration)
Au premier du jour du procès, c'est la personnalité de l'accusé qui a été abordée devant la cour d'assises de l'Hérault (illustration) © Maxppp - Michael Esdourrubailh

Debout dans le box des accusés de la cour d'assises de l'Hérault, l'homme de 60 ans se tient droit comme un "i", cheveux coupés en brosse et rasé de près. Ce lundi, dès le premier jour de son procès pour l'assassinat du Dr Pascal Bilger à Montferrier-sur-Lez, il est évident que Patrick Goussé aime s'écouter parler.

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Le temps n'est pas encore venu pour lui d'expliquer pourquoi il a asséné 23 coups de couteau à la victime, pendant son sommeil, dans la nuit du 19 au 20 avril 2018. Invité à retracer son parcours de vie, micro en main, le ton est professoral, donneur de leçon. On le devine imbu de sa personne.

Pour certaines, un homme séduisant

C'est un homme "très séduisant", qui a "beaucoup de charisme" et "je suis tombée sous le charme" concède Myriam, sa deuxième femme, avec qui il a été marié pendant 10 ans. C'est elle qui a fini par demander le divorce. Un homme "intelligent, cultivé", avec de l'humour se rappelle une ancienne collègue rencontrée en 2016. 

Sergent dans l'armée de l'air

Enfant, Patrick Goussé reçoit une éducation dure et rigide, qui se prolonge à l'internat militaire où il est placé à l'âge de 16 ans. Ensuite il s'engage mais quitte l'armée à 23 ans, après avoir été envoyé en tant qu'agent technique en mission au Tchad. Il ne voulait plus servir le président socialiste François Mitterrand, "un traitre à la nation".

"À 11 ans, je voulais sauver mon pays. Je voulais sauter au-delà des lignes soviétiques pour aller cherche une mallette." Patrick Goussé

Dans son entourage, certains le disent "raciste, extrémiste, homophobe" témoigne l'enquêtrice de personnalité. On lui a rapporté que parfois, en voiture, il pouvait s'amuser à piler devant un Arabe croisé dans la rue, un "bougnoule", juste pour lui faire peur.  

Sur le plan sentimental, l'enquêtrice de personnalité évoque une succession d'échecs. Qui ne l'empêchent pas d'idéaliser certaines relations qu'il a eues. Exemple : autour de lui tout le monde a entendu parler de Monique, "l'amour de sa vie" avec qui il a vécu plusieurs années. En réalité, Monique, "abasourdie" est venue dire à la barre qu'elle l'a côtoyé pendant deux ou trois mois. Ils se voyaient le weekend, il y a plus de 20 ans.

"Il était chiant et inintéressant dans tous les domaines."- Monique, à propos de l'accusé

Patrick Goussé se voit comme un "chevalier", ce dont il tire une fierté certaine. Toujours cette tendance à fantasmer. Son avocat, Me Mikaël d'Alimonte, confirme : "Il aimerait effectivement être hors du commun, il aimerait être exceptionnel mais c'est quelqu'un de tout à fait banal qui a une vie en tant qu'agent commercial chez Axa tout à fait banale, avec un salaire banal, une vie en famille recomposée. Entre ce qu'il s'imagine et ce qu'il est, il y a un monde".

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