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Ardèche : la pétition demandant justice pour un chiot abattu par un chasseur marche très fort

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La pétition pour le chiot Kinder a déjà rassemblé plus de 65.000 signatures. Ce petit chien a été abattu par un chasseur, le 26 août dernier, en Ardèche, car il aboyait à côté d'un bois et risquait de faire fuir le gibier, à quelques jours de l'ouverture de la chasse.

Chasseur fusil à l’épaule, septembre 2019.
Chasseur fusil à l’épaule, septembre 2019. © Radio France - Emmanuel Claverie

Plus de 65.000 personnes ont déjà signé. Le soutien à Kinder croît un peu plus toutes les heures. Le 26 août dernier, ce chiot de quatre mois rôdait à côté d'un bois et aboyait. Un jeune chasseur de 22 ans l'a entendu et l'a abattu de deux coups de fusil. Il a ensuite été intercepté par le propriétaire du chien, un agriculteur retraité de 66 ans, qui l'a livré aux gendarmes. Devant les militaires, il a reconnu les faits, et expliqué que l'animal aboyait trop fort et risquait de perturber le gibier, alors que l'ouverture de la chasse était prévue quelques jours plus tard.

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Son arme et ses munitions ont été saisies. En revanche, ce jeune chasseur saint-agrévois a pu conserver son permis de chasse et son droit de porter une arme. Il a donc pu participer, le week-end passé, à l'ouverture de la chasse.

100.000 signatures espérées pour la pétition

Un véritable scandale pour l'instigatrice de la pétition, Gabrielle Paillot : "Il faut qu'il soit jugé pour acte de cruauté envers un animal domestique, ce qui doit le faire écoper, selon l'article 521-1 du Code pénal, de deux ans de prison ferme, 30.000 euros d'amende et interdiction d'avoir des animaux. Il faut aussi qu'on lui retire ses armes de chasse". Cette militante bénévole pour le droit des animaux souhaite atteindre les 100.000 paraphes de soutien, de quoi influencer la décision de justice. "Certains procureurs écoutent les pétitions, d'autres moins, mais ça vaut le coup de les lancer, car il y a des chances que ça aboutisse. C'est une façon de mobiliser les citoyens, un peu comme une cour d'assises virtuelle." C'est pourquoi_"la pétition sera envoyée au procureur de la République de Privas, avec un courrier, pour qu'elle soit adjointe au dossier de procédure."_

Les chasseurs condamnent "fermement" cet acte

Du côté des chasseurs, on condamne fermement l'acte. Et l'embarras règne, car ils n'ont appris l'existence de cette affaire que samedi dernier, dans la presse, soit la veille de l'ouverture de la chasse, et près de deux semaines après les faits. "Vous imaginez bien l'émoi suscité par un tel acte commis _la veille de l'ouverture de la chasse__. Du reste, dans cette pétition, vous retrouverez des chasseurs"_, témoigne Alain Lignier, le président de la fédération des chasseurs de l'Ardèche.

Depuis, on se retranche du côté de la justice. "Nous nous en tiendrons, pour les suites judiciaires, aux éléments de l'enquête fournis par la gendarmerie auprès du parquet. Nous nous réservons le droit, au regard des éléments factuels, de _nous constituer partie civile__"_, énonce Alain Lignier. Il indique toutefois avoir engagé des démarches auprès du jeune chasseur pour "qu'il rende son permis de chasse". Mais cette démarche reste assez symbolique, car ni la fédération ni la justice ne peuvent le contraindre à rendre son permis. "Il n'y a aucune base légale, aujourd'hui, permettant cela", complète Alain Lignier.

Le procès de ce jeune chasseur saint-agrèvois est prévu le 14 février 2020. En attendant, il ne pourra plus chasser, comme l'a annoncé la préfecture de l'Ardèche.

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