Affaire des surirradiés d’Epinal : des peines réduites au sursis en appel
La cour d’appel de Paris a été moins sévère que le tribunal, ce jeudi, avec les médecins poursuivis dans l’affaire de surirradiation à l’hôpital d’Epinal. Les trois praticiens sont bien jugés coupables d’homicides et blessures involontaires sur près de 450 patients, mais les peines sont ramenées à trois ans de sursis, alors qu’ils étaient condamnés à 18 mois ferme.
Surprise ce jeudi devant la cour d'appel de Paris : les magistrats ont réduit les peines prononcées à l'égard de trois praticiens poursuivis dans l'affaire de surirradiation à l'hôpital d'Epinal. Les deux médecins, Jean-François Sztermer, 66 ans, et Michel Aubertel, 64 ans, ainsi que le radiophysicien Joshua Anah, 57 ans, ont été condamnés à trois ans de prison avec sursis . En première instance, des peines de 18 mois ferme avaient été prononcées et lors de l'audience en appel, l'accusation avait demandé la confirmation du premier jugement.
Pas une défaite pour les victimes
Pour autant, la cour confirme la culpabilité des trois hommes, notamment pour homicides et blessures involontaires. C'est ce que retient Philippe Stabler, président de l'association des surirradiés d'Epinal : "*Le point positif, c'est que la condamnation qui a été prononcée les reconnaît coupables sur tous les chefs d'accusation mais le combat continue parce que la phase d'indemnisation des personnes a été faite. Mais ce que je souhaite, c'est que ces apprentis sorciers qui ont fait tant de mal, on les touche au porte-feuille * ".
Dans ce qui est à ce jour le plus grave accident de radiothérapie en France, près de 450 patients de l’hôpital d’Epinal ont subi de trop fortes doses de rayons , entre 2001 et 2006. Traités principalement pour un cancer de la prostate, ils ont subi des lésions irréversibles. Douze personnes sont mortes, de nombreuses autres souffrent de séquelles graves.
Pour Hervé Témime, l'avocat de l'un des médecins, Jean-François Sztermer, cette décision est meilleure qu'en première instance mais pas encore satisfaisante : "Humainement, c'est un soulagement mais à titre personnel, je ne suis pas en accord avec cette décision qui me paraît être une décision de compromis. Il est clair qu'on n'a pas voulu dire aux parties civiles qu'il n'y avait pas d'infractions et je peux le comprendre tout en le regrettant ".
Voir aussi :
**> ** Surirradiés d’Epinal : prison ferme pour deux médecins et un radiophysicien
**> ** Affaire des surirradiés d’Epinal : les médecins rejugés en appel
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