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Affaire Bouille : "Je n'étais au courant de rien" déclare sa femme

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Au douzième jour du procès, la dernière des 15 prévenus a été entendue ce vendredi. Marie-Antoinette Bouille, la veuve de l'ancien maire de Saint-Cyprien, nie être au courant de tout achat, transaction ou versement douteux. Une défense qui n'a pas convaincu les avocats de la partie civile.

Marie-Antoinette Bouille, veuve de l'ancien maire de Saint-Cyprien, au tribunal de Perpignan
Marie-Antoinette Bouille, veuve de l'ancien maire de Saint-Cyprien, au tribunal de Perpignan © Maxppp

Marie-Antoinette, la veuve de Jacques Bouille, qui s'est suicidé en prison en mai 2009, a enfin été entendue dans cette vaste affaire de corruption qui a éclaboussé la commune dans les années 2003-2009.

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Madame Bouille, professeur de lettre à la retraite, était la dernière des 15 prévenus a être interrogés par le tribunal. Elle est poursuivie pour recel d'oeuvres d'art.

Le président a d'abord voulu savoir comment était son époux. "Mon mari était un homme passionné . La médecine, la pêche, la musique puis l'art. Quand il s'intéressait à quelque-chose, il le faisait à fond. Son métier, docteur, était sa vocation. Il avait la plus grande clientèle du département."

"Certaines personnes ici à l'audience le décrivent comme faible, cupide, crédule, radin. Qu'en dites vous?" questionne le président ?

Stoïque, Madame Bouille répond sans jamais hausser le ton :

"Ces déclarations ne sont pas honorables, c'est de la vengeance mesquine. Je n'en veux à personne ici, mais pour moi, mon mari on essaie de le tuer une seconde fois."

Le magistrat insiste : "Et l'on a dit de vous que vous portiez le pantalon, vous étiez même son gourou" . "J'étais juste son épouse", retorque t-elle avant d'ajoutern détachée : "Nous vivions librement" .

L'audition se poursuit sur le fond du dossier, les multiples versements sur différents comptes, ou encore l'achat d’œuvres d'art. Marie-Antoinette Bouille ne se démonte pas : *"Mon mari était un thésauriseur , il aimait garder des espèces à la maison, c'est même mon père qui lui avait fabriqué un coffre." *

"Alors pourquoi tous ces emprunts ? Vingt-sept en tout ? ", compte le président du tribunal. "On a toujours vécu comme ça, pour une voiture ou un tableau. Pour les versements, je n'étais pas au courant. * Dans notre couple, c'est lui qui s'occupait de l'argent** ." *

Comme une leçon bien apprise, Marie-Antoinette Bouille a réponse à tout. Ce qui conforte la partie civile. Maitre Maurice Halimi, l'un des avocats de la mairie de Saint-Cyprien, est persuadé qu'elle savait savait tout. *Contrairement à ce qu'elle déclare, cette femme est tout sauf naïve. *

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"Moi, je réfléchis a posteriori"

"A Saint-Cyprien tout le monde était au courant !" , insiste le président. Marie-Antoinette rétorque sans hésiter :* *"Ce n'étaient que des rumeurs, j'ai mis ça sur le compte de la campagne électorale. Puis * *il m'a demandé d'empaqueter des œuvres en pleine nuit pour les transporter. Sur le coup je n'ai pas compris. * * Moi, je réfléchis à posteriori."

Une défense à laquelle ne croit pas du tout la partie civile. Pour Maître Bernard Cahen, l'un des avocats de la mairie de St Cyprien, elle ne pouvait pas ignorer que certains des tableaux n'avaient pas été achetés par son mari.

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Le procès reprend lundi avec les plaidoiries de la partie civile puis les réquisitions du procureur. Le jugement n'est pas attendu avant la fin de semaine prochaine.

Dossier spécial : le procès de "l'affaire Bouille"

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