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Six ans après un accident du travail mortel sur le chantier de la LGV en Mayenne, l'entreprise Eiffage relaxée

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Le 1er mars 2017, un ouvrier a été tué et trois autres blessés dans un accident du travail sur le chantier de la LGV Bretagne-Pays de la Loire, à Saint-Berthevin en Mayenne. La SAS Eiffage Rail, jugée ce jeudi, n'a pas été reconnue pénalement responsable par le tribunal correctionnel de Laval.

Tribunal de Laval (Illustration). Tribunal de Laval (Illustration).
Tribunal de Laval (Illustration). © Radio France - Alexandre Frémont

Le tribunal correctionnel de Laval a relaxé ce jeudi 23 mars la SAS Eiffage Rail, jugée pour "homicide et blessures involontaires". Le 1er mars 2017, un accident du travail à Saint-Berthevin, sur le chantier de la LGV Bretagne-Pays de la Loire, avait entraîné la mort d'un salarié. Trois autres employés avaient été blessés.

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La décision de justice s'explique par la fusion-absorption, en 2018, de la SNC Eiffage Rail - qui employait les salariés du chantier - par la SAS Eiffage Rail. Le tribunal a donc estimé que la SAS ne pouvait pas être reconnue responsable pénalement de l'accident.

"Ce que je trouve écœurant, c'est de se dire que dans le contexte actuel, où on a parfois l'impression que les puissants font leurs petites choses entre eux au détriment des travailleurs du quotidien, qui prennent des risques pour des salaires qui ne sont pas mirobolants, ça empêche de pouvoir établir des responsabilités", a regretté à la sortie de l'audience Me Charlotte Niechcicki, avocate de l'ex-épouse et du fils du salarié tué. "Quand on vit avec un deuil, on a aussi besoin d'avoir des responsables. Et quand on sort d'une audience sans responsabilité, c'est compliqué à entendre. Même si la règle de droit a été appliquée, c'est moralement injuste."

Une décision "moralement injuste"

Le drame s'était produit lors d'une opération de remplacement de rails endommagés : une pelle rail-route avait soulevé un rail de 70 mètres de long, qui s'était cintré avant de percuter un autre rail. Cette collision avait entraîné la chute de la seconde structure métallique sur les salariés. L'ouvrier tué, un père de famille âgé de 45 ans, avait succombé à ses blessures cinq jours plus tard. Les trois autres employés touchés avaient respectivement eu des ITT (incapacité totale de travail) supérieures, inférieures ou égales à trois mois.

Les parties civiles peuvent encore saisir le pôle social du tribunal de Laval, pour espérer obtenir des indemnisations financières. "Ma cliente est prête à aller jusqu'au bout", conclut Me Charlotte Niechcicki.

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