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Un an de gilets jaunes : à Nice, l'affaire Geneviève Legay, tournant du mouvement

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Le samedi 23 mars 2019, lors d'une manifestation de gilets jaunes à Nice place Garibaldi, une militante d'ATTAC est bousculée. Tombant sur un plot métallique, elle sera grièvement blessée et hospitalisée pendant prés de deux mois. Son nom, Geneviève Legay.

Geneviève Legay, sur la place Garibaldi le 23 mars 2019, avant son accident.
Geneviève Legay, sur la place Garibaldi le 23 mars 2019, avant son accident. © Maxppp - ARNOLD JEROCKI

À 73 ans, Geneviève Legay a presque toujours été une militante engagée. Elle est membre d'ATTAC, membre également de la CGT. Depuis cinq mois, elle suit le mouvement des gilets jaunes. Elle s'y reconnait forcément. Ce combat citoyen est pour elle une manifestation logique de l'expression populaire. Et elle y participe. Le samedi 23 mars, c'est l'acte 19. Le gouvernement, face aux violences commises ces dernières semaines, a durci le ton. À Nice, une interdiction de manifester est même prise pour éviter tout débordement à la veille de la visite sur la Côte d'Azur du président chinois.

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Une petite centaine de manifestants, à peine

Pourtant sur la place Garibaldi, une centaine de gilets jaunes se réunissent. Dans le calme, ils brandissent banderoles, drapeaux et pancartes. Ils sont entourés par un impressionnant dispositif de police et gendarmerie. De part et d'autres, on se connait. Les manifestants sont des habitués, souvent membres de collectifs associatifs qui fréquentent les responsables des forces de l'ordre lors des manifestations niçoises. 

Bousculée et grièvement blessée

Soudain, des policiers reçoivent l'ordre de charger. Geneviève Legay est bousculée, elle tombe sur un plot métallique. Victime d'un traumatisme crânien, elle est transportée en urgence à l'hôpital. Débute alors un feuilleton politico-judiciaire.

Emmanuel Macron sera le premier à s'en mêler en déclarant: "Quand on est fragile, qu'on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits _et on ne se met pas dans des situations comme celle-c_i". Une phrase qui met le feu aux poudres. Dès le début, le procureur de la République exclut lui aussi la responsabilité des forces de l'ordre, expliquant qu'elle "n'a pas été touchée". Il fera marche arrière quelques semaines plus tard.

Geneviève Legay, porte drapeau

Ces prises de positions contraires, ces mensonge et ces non-dits vont galvaniser les gilets jaunes de Nice qui n'auront presque jamais été aussi actifs en dehors des ronds-points qu'après ces événements. Les opposants politiques au gouvernement vont aussi se servir de cette affaire pour critiquer la gestion de la crise et les réponses policières aux rassemblements. 

Geneviève Legay va ainsi devenir une sorte de porte-drapeau, d’étendard de cette lutte sociale. "Je reçois des centaines de mots de soutien", explique-t-elle depuis son lit d'hôpital. Sollicitée par tous les médias, elle est également pris en charge par des avocats en charge des différentes procédures judiciaires qui suivront. 

Depuis, elle a de nouveau manifesté dans la rue et cultive son militantisme. Aujourd'hui, un an après, Geneviève Legay s'apprête à sortir un livre dans lequel elle promet de dire des choses qu'elle n'a jamais pu raconter. 

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