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Urbanisme : 24 millions d'euros débloqués pour transformer les zones commerciales "en décrépitude"

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  • France Bleu

Le gouvernement a lancé son un plan de transformation des zones commerciales ce lundi. Pour l'instant, une vingtaine de villes seront choisies pour expérimenter des projets pilotes. Une enveloppe de 24 millions d'euros va être débloquée.

Le gouvernement a détaillé son plan pour transformer les zones commerciales Le gouvernement a détaillé son plan pour transformer les zones commerciales
Le gouvernement a détaillé son plan pour transformer les zones commerciales © Maxppp - Fred HASLIN/PHOTOPQR/LE COURRIER PICARD

Des bâtiments en tôle en forme de boîtes à chaussures, des enseignes qui s'affichent en gros caractères, des places de parking à perte de vue : l'exécutif veut s'attaquer à ce qu'on appelle parfois "la France moche". Pour aider à la transformation des zones commerciales en "décrépitude", le gouvernement a annoncé ce lundi le déblocage d'une enveloppe de 24 millions d'euros.

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Vingt projets pourront être financés avec ce fonds, a précisé la ministre des PME et du Commerce Olivia Grégoire dans l'émission Ma France sur France Bleu. Entre 1.500 et 1.800 zones commerciales - qui représentent 300 milliards d'euros de chiffres d'affaires - sont implantées en France, dont 9 à 15% d'entre elles qui sont mal en point, selon les chiffres du ministère. Ces bâtiments sont généralement des passoires thermiques et l'absence d'espaces verts est souvent pointée du doigt.

Une enveloppe de 24 millions d'euros

Ces 24 millions d'euros "ne vont pas payer toute la transformation" a détaillé Olivia Grégoire sur France Bleu mais "ils vont permettre de faire des études avant la transformation pour que les élus locaux puissent se projeter sur ce que pourrait être la zone commerciale dans cinq ans". Cela permettra aussi de recruter une chef de projet. Selon la ministre, ce fonds est important "pour impulser la transformation de ces zones". Pour accompagner les collectivités, le gouvernement a également lancé dès ce lundi "une Task Force" (une équipe, ndlr) au sein de l'État pour "bien accompagner ces acteurs dans ces transformations qui ne sont pas si évidentes". Olivia Grégoire a aussi rappelé qu'un projet de loi a été voté pour accélérer la mise en place des grands projets d'urbanisme, souvent ralentis par le mille-feuille administratif : "Bien souvent, ils prennent six, sept dix ans. L'objectif, c'est qu'on soit plus près de deux, trois ans dans l'année qui vient".

Ce plan est notamment salué par Christophe Noël, président la Fédération des Acteurs du Commerce dans les Territoires. "Après s'est beaucoup intéressé à la lutte contre la désertification des centres-villes" avec l'opération Action cœur de ville, "c'est un rééquilibrage des politiques publiques" estime-t-il sur France Bleu. Ces zones sont toujours plébiscitées par les Français : "70% des Français font leurs courses dans les zones commerciales des périphéries" rappelle Christophe Noël. Les collectivités devront se manifester auprès des préfectures, qui effectueront une pré-sélection des dossiers. Deux vagues de lauréats seront désignés, en novembre 2023 et début 2024.

De nouveaux lieux de vie dans ces zones commerciales ?

Sur France Bleu, Olivia Grégoire a aussi rappelé la nécessité de récupérer du foncier en France grâce à ces zones commerciales : "Elles sont un formidable vivier de mètres carré pour transformer le pays" a-t-elle insisté. "On manque de terrains pour construire des logements ou implanter des industries. On manque de terrains pour rendre de la terre à la terre sur certains territoires épuisés dans le cadre de la Transition écologique" a déclaré Olivia Grégoire. "Il manque aussi du foncier pour construire des équipements publics, des piscines, des patinoires, des écoles, des crèches". Ainsi, les transformations rendues possibles par le plan du gouvernement permettront d'avoir "plus de mélange entre les commerces, les habitations, les services publics, les espaces verts" a listé la ministre. Elle souhaite "faire en sorte que tout cela soit moins cloisonné" et "vive plus ensemble". Également invité de Ma France, le maire de Barentin (Seine-Maritime) assure qu'il "faut réfléchir à l'arrivée de logements. On ne peut plus imaginer de vastes étendues avec une seule fonction. Il faut mélanger les différentes fonctions", a dit Christophe Bouillon.

Pas question toutefois d'appliquer le même modèle de transformation, chaque zone étant différente. Ainsi une zone commerciale dynamique en milieu urbain être densifiée et faire place à du logement, tandis qu'une zone en déprise pourra être "renaturée", ou encore accueillir une activité industrielle lorsqu'elle est située en zone peu dense.

Christophe Bouillon estime aussi que consommateurs n'ont plus les mêmes envies dans les centres commerciaux : "Ils veulent vivre des expériences. Ils veulent plus de loisirs, plus d'activités. Ils veulent s'y rendre à pied ou à vélo, indique Christophe Bouillon. On veut passer de morceaux de ville à quartiers de vie avec de l'animation". Il prend exemple de la zone commerciale de sa commune dans laquelle 222 enseignes se côtoient : "Le soir, à partir de 20h, c'est un bout de ville qui s'éteint. C'est presque un désert. Ce plan de transformation est le bienvenu". Il va nous permettre d'aller un peu plus vite". Christophe Bouillon souhaite notamment des aménagements paysagers ou l'arrivée de transports communs dans sa zone commerciale.

Maire de la ville de Mazamet dans le Tarn, Olivier Fabre met en garde sur l'étalement de ces zones commerciales : "On ne doit plus étendre ces zones périphériques" pour que les centres-villes restent attractifs : "La vraie question, c'est l'équilibre entre la périphérie et le cœur de ville". Il prend l'exemple des enseignes industrielles de boulangerie : "Si elles continuent à se développer, il n'y aura plus de boulangerie de quartier ou centre-ville. C'est un vrai danger".

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