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Plan de désenvasement de la Rance, la montagne de sédiments accouche d’une souris

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La Rance va encore restée envasée très longtemps. Le comité, présidé par le Préfet de Bretagne, qui s'est tenu ce vendredi à Dinan, a accouché d'une souris. Il devait annoncer un plan de gestion des sédiments pérenne. Ce sera finalement un nouveau plan transitoire.

Plusieurs millions de mètres-cubes de sédiments se sont déposés dans l'estuaire. Moins de 300.000 ont été extraits. Plusieurs millions de mètres-cubes de sédiments se sont déposés dans l'estuaire. Moins de 300.000 ont été extraits.
Plusieurs millions de mètres-cubes de sédiments se sont déposés dans l'estuaire. Moins de 300.000 ont été extraits. - Eric Bouvet

Un comité de pilotage du Plan de Gestion des Sédiments de la Rance s’est tenu ce vendredi matin à Dinan, sous la présidence du Préfet de Région. Cette étape marque la fin du plan de gestion expérimental des sédiments (2018/2023) et devait aboutir à un plan de gestion pérenne (2023/2043). Finalement, ce ne sera qu’un plan transitoire (2024/2029), peu financé.

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Depuis 1961 et sa fermeture (le barrage et l’usine marémotrice étant inaugurés en 1966), l’estuaire ne bénéficie plus de la puissance des marées naturelles pour évacuer les sédiments. Cela fait donc plus de 60 ans que l’estuaire s’envase, à raison de 120.000 à 140.000 m3 chaque année. Cela fait des décennies que les contrats, missions, programmes, bilans et rapports s’enchaînent. En vain. En 2017, l’État identifie officiellement la responsabilité de l’usine marémotrice dans la sur-sédimentation et s’engage, d’abord à stabiliser l’accroissement sédimentaire (plan expérimental), puis à mettre en place une gestion durable des sédiments (plan pérenne).

L'envasement de la Rance, visible en aval de l'écluse du Châtelier
L'envasement de la Rance, visible en aval de l'écluse du Châtelier © Radio France - Brigitte Hug
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C’est le bilan du programme expérimental de 5 ans (2018-2023) qui a été présenté ce vendredi. Sur les 250.000 m³ qui devaient être évacués, 30.000 seulement l’ont été et 600.000 se sont accumulés sur la période, selon l’Association du collectif des Maires des communes des bords de Rance. D’où la déception, voire la colère des élus. De tous les élus. Maires, députés, sénateurs, de gauche comme de droite, de la gauche comme de la droite de la Rance, ils sont unanimes. Il faut instaurer une tarification verte pour l’énergie produite par l’usine marémotrice, comme c'est le cas pour le parc éolien de Saint-Brieuc. L'argent récolté permettrait alors de financer, enfin, le désenvasement. Plus que les 320.000 m3 qui doivent être extraits d'ici 2029, selon le plan annoncé ce vendredi et financé à hauteur de 6,5 millions d'euros.

Qui envase paie l’ardoise

Si, comme l'écrit la Préfecture de Région dans un communiqué, "sur le plan financier, le préfet de la région Bretagne appelle les partenaires à réviser leurs engagements, comme l’État et EDF s’y sont engagés", la balle est dans le camp de l'État. Notamment du ministre de la transition écologique, que les élus vont rencontrer sur les bords de Seine le 24 avril, à défaut de l'accueillir sur les bords de Rance. L'affaire va aussi se discuter au Tribunal de Brest, tribunal compétent pour les affaires environnementales, puisque Rance Environnement a déposé un recours, afin que la justice détermine qui est responsable de l'envasement. Pour y parvenir, l'Association a lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Kengo.

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