Hiver pluvieux en Creuse : où en sont nos réserves d'eau ?

Si vous avez l'impression qu'il a beaucoup plu cet hiver en Creuse, détrompez-vous ! Nous sommes nombreux à avoir ce sentiment que la Creuse a été bien arrosée, depuis des semaines, les chemins sont très boueux ; plusieurs cours d'eau débordent presque. Alors a-t-on eu plus de pluie que la normale ? La réponse est non, on vous explique.

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Entre décembre et février, il est tombé 262 mm d'après Météo France, c'est à peine 2 mm de plus que la moyenne. L'impression de forte pluviométrie vient du faire qu'on était très loin de cette moyenne justement l'hiver dernier. On avait alors 32 jours sans pluie, cette année, le maximum était seulement cinq jours au sec.

Contrairement aux apparences, on n'a pas eu de trombes d'eau d'après Météo France, mais des petites pluies continues. La situation est très différente d'un endroit à l'autre : en février par exemple, Boussac a reçu 60 mm d'eau, contre plus du double pour Gentioux-Pigerolles (150 mm). Le plateau de Millevaches a été très arrosé.

Des réserves d'eau bien rechargées

Contrairement à l'an dernier, ces pluies hivernales ont permis de bien recharger les réserves d'eau souterraines. Parmi les 13 stations de mesure du département, 11 ont un niveau d'eau supérieur à la normale, précise le BRGM, le Bureau de recherches géologiques et minières. Ces stations sont en fait des piézomètres, des forages de profondeur variable, équipés de capteurs pour mesurer le niveau des eaux. Seuls ceux de Sainte-Feyre et d'Auzances ont des niveaux légèrement inférieurs à la moyenne.

En revanche, ces réserves hivernales ne nous protègent pas d'une sécheresse l'été prochain : pour cela, il faudra de la pluie régulière au printemps également. En effet, les sols du Limousin, constitués notamment de roches granitiques, ont de faibles capacités de réserves en eau. Ces réserves se remplissent vite, mais se vident vite également, contrairement aux nappes phréatiques présentes dans d'autres régions plus calcaires. "On en saura plus en avril-mai, à l'approche de l'été", explique Fabrice Compere, hydrogéologue du BRGM. Une chose est sûre : on termine l'hiver 2023-2024 dans de bien meilleures conditions que l'an dernier.

L'inquiétude concerne les températures, trop élevées : on a encore eu un hiver très doux, trop doux. Il a fait 7° en moyenne en février, c'est-à-dire plus de 3° de plus que la moyenne à cette période.